MARDI1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1119
marsdi (
Philippe de Thaon, Comput, 455 ds T.-L.); 1262
mardi (
J. Le Marchand, Mir. N.D. de Chartres, 37,
ibid.);
2. 1552
mardigras (
Rabelais, Quart Livre, chapitre 38, éd. R. Marichal, p.169); 1735 spéc. (
Rich. ds
Quem. DDL t. 1:
Mardi gras. C'est le nom que le peuple donne aux grosses personnes qui aiment à boire et à manger excessivement). Du lat.
Martis dies proprement «jour de Mars» (
ca 100 ds
H. P. Bruppacher, Die Namen der Wochentage im Italienischen und Rätoromanischen, Romanica Helvetica, t. 28, p. 24; v aussi
TLL s.v. dies 1060, 48), tour poétique en face du plus banal
dies Martis (
ves.,
ibid., 1060, 49). Le type
dies Martis s'est maintenu dans le cat.
dimars, l'occ. et le fr.-prov.
dimar (anc.
dimartz) et l'a. fr.
demars (
xiiie-
xives. en Wallonie, Flandre et Picardie, v.
Henry, p.30); le type
Martis dies vit en fr. (où il est peut-être dû à l'influence germanique, v. R.
Baehr ds
Mél. Rohlfs, p.48 et G.
Rohlfs ds
Arch. St. n. Spr. t.213, pp.293-294) et dans l'ital.
martedi (qui pourrait cependant être récent,
cf. G.
Rohlfs, loc. cit.) et le type
Martis dans l'esp.
martes, le prov. et le fr. prov.
mar (anc.
mars), ainsi qu'en roum., en sarde, etc... (v.
FEW t.6, 1, pp.378-379; v. aussi
lundi). Au sens 2,
cf. anc. poit.
jour du lardier, proprement «jour du tonneau à conserver le lard» (1439 ds
Gdf., s.v. lardier) et
dimarlarder (1477,
ibid., s.v. dimars),
cf. encore chez Rabelais
gradimars (
Quart Livre, éd. R. Marichal, XLI, 13).