MARCHER1, verbe
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1170 trans. «fouler aux pieds» (
Marie de France, Eliduc, éd. J. Rychner, 1042);
b) ca 1225
marcher (un pays) «parcourir (un pays)» (
Péan Gatineau, S. Martin, 4548 ds T.-L.);
2. 1178
marcher sur qqc. «mettre le pied sur quelque chose» (
Renart, éd. E. Martin, XIV, 950);
3. a) ca 1180 intrans. (
Proverbes au vilain, 178 ds T.-L.: las bués souef
marche);
b) 1225-30
marcher vers «se diriger vers» (
Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 1793);
c) 1611
marcher à quatre pattes (
Cotgr.);
4. fin du
xves. «(en parlant de troupes) faire mouvement» (
J. Molinet, Chroniques, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t.1, p.473);
5. a) 1607 «(en parlant de choses) se mouvoir de façon continue» (
Malherbe, Poésies, éd. J. Lavaud, t.1, p.35);
b) 1662 «se déplacer à cheval» (
La Rochefoucauld, Mémoires, éd. L. Martin-Chauffier, p.150);
6. 1643 «(en parlant d'un mécanisme) fonctionner» (
Corneille, Le Menteur, II, 5);
7. 1690 «se faire, se réaliser d'une certaine façon» (
Fur.: cette affaire
marche bien);
8. a) 1756
faire marcher qqn «obtenir de quelqu'un ce qu'on veut» (
Vadé, Les Racoleurs, 57); 1852 «abuser quelqu'un en lui faisant prendre pour vrai ce qui ne l'est pas» (
Esn.);
b) 1800
marcher «acquiescer, donner son adhésion à quelque chose» (
Lemercier, loc. cit.). De l'a. b. frq. *
markôn «marquer, imprimer un pas»,
cf. l'a. h. all.
marcôn «limiter, fixer, mettre des bornes», a. nord.
marka «marquer». Le sens de base en a. fr. est «fouler aux pieds». V. aussi
marc2.