MARCHAND, -ANDE, subst. et adj.
Étymol. et Hist. I. Subst.
a) masc. fin
xes.
marchedant «celui qui fait du commerce» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 71);
ca 1140
marcheant (
G. Gaimar, Hist. des Anglais, éd. H. Bell, 455);
ca 1150
marchëand (
Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1097); fin
xiiies.
marchant (
Glossaire de Douai ds
Roques, p. 39,
s.v. insti(ta)tor);
ca 1462
marchand (
Les cent nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, p. 128); fém.
ca 1205
marcheande (
Enfances Vivien, éd. C. Wahlund et H. von Feilitzen, 685);
b) 1322
marchant foraint «marchand qui apporte de l'étranger ou de la province des marchandises (qu'il doit revendre non lui-même mais aux différents marchands d'une ville)» (
doc. ds
Runkewitz, p. 55); 1606
marchand détailleur «marchand au détail» (
Nicot, s.v. détail); 1723
marchande à la toilette «femme qui revend des vêtements, des parures» (
Savary, s.v. toilette); 1840
marchand(e) des quatre saisons (
Ac. Compl. 1842,
s.v. saison);
c) p. ext.
ca 1200
marcheant «amateur, homme prêt à conclure le marché» (
J. Bodel, Fabliaux ds
Romania t. 81, p.260); 1611
bonne marchandise trouve toujours son marchand (
Cotgr.); 1747
trouver marchand (
Voltaire, Zadig, 10 ds
Littré); 1798
il y a marchand (
Ac.);
d) 1456
bon merchant «joyeux client, gaillard, paillard ou honorable commerçant» (
Villon, Lais, éd. J. Rychner et A. Henry, 179); 1817
marchand de chair humaine (d'apr.
Esn.); 1867
marchand de sommeil,
marchard de soupe (
Delvau).
II. Adj.
a) ca 1165
nef marcëande ([
Chrétien de Troyes]
G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2377); 1765
marine marchande (
Encyclop. t. 10, p. 125); fin
xiies.
marcheant «bien servi (en parlant d'une table d'hôte)» (
Flore et Blancheflore, éd. M. Pelan, 1064);
b) 1211
marchant «affecté aux marchands» (G.
Le Clerc, Bestiaire, éd. R. Reinsch, 4076);
c) ca 1208
rue marcheande «rue habitée par un grand nombre de marchands» (G.
de Villehardouin, Conquête Constantinople, éd. E. Faral, § 203); 1812
lieu marchand «où il se fait un grand commerce» (
Boiste);
d) ca 1340
ville marchande «ville où il y a un grand mouvement commercial» (
Dialogues fr.-flam., E 2b ds T.-L.);
e) ca 1215
marchëant «qui a les qualités requises pour être vendu» (R.
de Houdenc, Eles, 65 ds T.-L.); 1238
froument marchant «vendable» (
doc. ds
Runk., p. 55); 1611 «qu'on trouve ordinairement dans le commerce» (
Cotgr.); 1757
fer marchand (
Encyclop. t. 7, p. 163);
f)1798
prix marchand (
Ac.);
g) 1906
valeur marchande (
Pt Lar.);
h)1659 «peu distingué, vulgaire» (
Molière, Précieuses ridicules, 4). D'un lat. pop.
*mercatantem, acc. de
*mercatans, part. prés. d'un verbe
*mercatare «faire le marchand» que l'on restitue d'apr. l'ital.
mercatare et l'a. prov.
mercadar «acheter» (
ca 1140-début
xves. ds
FEW t. 6, 2, p. 6a), dér. de
mercatus «marché».