MARÂTRE1, subst. fém. et adj.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 «seconde femme du père par rapport aux enfants du premier lit» (
G. Gaimar,
Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 3975);
b) 1180-90 adj. «peu accueillant» (
Alex. de Paris, Alexandre, 12 in
Elliott Monographs, t. 5, p. 139);
c) 1626 «mère dénaturée» (
A. Hardy, Le ravissement de Proserpine par Pluton, 1098, éd. E. Stengel, t. 3, p. 38);
2. 1757 métall.
marastres plur. (
Encyclop. t. 7, p. 149b). Du lat. pop.
matrastra «femme du père» (att. dans des inscriptions lat., v.
TLL) qui a supplanté le lat. class.
noverca qui ne subsiste que dans le macédo-roumain
nuearca (
cf. esp. port.
madrasta, a. prov.
mairastra). Le mot a un sens péj. dès le
xiiies.: on trouve, vers 1220,
marastre opposé à
mere «femme loyale» (
G. de Cambrai, Barlaam et Josaphat, éd. C. Appel, 8785-8788; v. aussi
G. de Coinci, Miracles N.D., éd. V. F. Koenig, I
Pr 1, 138-139). Au cours du
xvies., il a été remplacé par l'expr.
belle-mère* dans la désignation du lien de parenté.