MANTEAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) α) Fin
xes.
mantel «vêtement qui pend depuis les épaules jusqu'au dessous des genoux et que l'on met par-dessus tous les autres habits» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 22);
ca 1300
menteaul (
Macé, Bible, éd. A. M. L. Prangsma-Hajenius, III, 15247); 1360
mantel à lever de nuit (
Comptes Argenterie, p. 234); 1514
manteau de nuit (
doc. ds
Gay); 1740
manteau de lit (
Ac.); 1671
manteau long, manteau court, petit manteau (
Pomey); 1752
rôle à manteau (
Trév.);
β) fig. 1671
rire sous le manteau (
Pomey); 1694
garder les manteaux (
Ac.); 1718 «ne rien faire pendant que les autres travaillent» (
Le Roux);
b) ca 1245 «protection, défense» (Ph.
Mousket, Chronique, 16882 ds T.-L.); 1580
sous le mantel de «avec l'apparence de, sous le prétexte de» (
doc. ds
Gdf. Compl.);
c) 2
equart du
xves. p. compar. ou p. métaph.
mantel des nues (Ch.
d'Orléans, Ballade, LXXIX ds
Poésies, éd. P. Champion, t. 1, p. 130);
d) 1830 milit. «capote dans la cavalerie» (
Description des uniformes de la cavalerie du 20 nov. ds
Quem. DDL t. 16);
2. p. anal.
a) 1221-50 «pelage du dos et des flancs des animaux, quand sa couleur diffère de celle du reste du corps» (
Plait Renart, 84 ds
Lejeune-
Dehousse, L'Œuvre de Jean Renart, p. 409); 1636 «plumage du dos et des ailes des oiseaux, en particulier des oiseaux de proie, quand sa couleur diffère de celle du reste du corps» (
Monet); 1803 «membrane charnue qui revêt l'intérieur des coquilles bivalves et qui enveloppe l'animal» (
Wailly);
b) 1332
mantel de cheminee «partie supérieure de la cheminée qui couvre la hotte» (
doc. ds
Gdf. Compl.); 1690
faux manteau (
Fur.);
ca 1371
manteaux plur. «les deux pièces d'une porte qui s'ouvrent des deux côtés» (
A. Berty, Hist. gén. de Paris, Topographie hist. du vieux Paris, Comptes du vieux Louvre, t. 1, p. 198, n
o123);
c) 1530
manteau d'armes (
Palsgr., p. 278);
d) 1679 blas. (
Ménestrier, Origines des armoiries, p. 90);
e) 1825
manteau d'arlequin (
Harel, Alhoy, Jal, Dict. théâtral, s.v. arlequin). Du lat.
mantellum «serviette, voile», dimin. de
mantum «manteau», att. seulement au
viies., mais certainement bien plus anc.,
mantellum apparaissant déjà chez Plaute au sens de «voile» (v.
FEW t. 6, 1, pp. 277b-278).