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MANILLE1, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1696 «carte maîtresse au jeu de l'hombre» (Boisfran, Les Bains de la porte de S. Bernard, I, 2 ds Gherardi, Théâtre ital. [éd. 1700], t. 6, p. 371); b) 1893 «carte maîtresse (dix) au jeu de manille» (DG); 2. 1883 «jeu de cartes où les plus fortes sont le 10 et l'as» (Verlaine, loc. cit.). Altération, issue d'une dissimilation du -l- (peut-être favorisée par l'infl. de main), de malille «neuf de carreau» (1660, Oudin Esp.-Fr., s.v. malilla; aussi menille), empr. à l'esp. malilla «deuxième carte maîtresse dans certains jeux de cartes» (1604 ds Cor.-Pasc., s.v. malo), dimin. de mala de même sens. L'esp. malilla, littéralement «petite malicieuse» (mala [fém. de malo, du lat. malum, v. mal] signifiant lui-même proprement «malicieuse, méchante»), s'est appliqué à la carte qui, ordinairement l'une des moindres en valeur, peut devenir l'une des plus fortes quand sa couleur est atout.