MANDILLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1575 «sorte de manteau court, de casaque» (Arch. nat. KK 236, fol. 379 ds
Gay);
2. 1580 «casaque de laquais» (J.
de Cahaignes, L'Avaricieux, IV, 4 ds
Hug.). Généralisation du fém. de
mandil «sorte de casaque» (1468,
mandilh ds
Gdf.), «casaque de laquais» (157O, Arch. nat. KK 136, fol. 73 ds
Gay), empr. à l'a. gasc.
mandilh «vêtement grossier de paysan» (1519, Arch. mun. St Sever CC 1, fol. IV, 7 ds G.
Millardet, Rec. des textes des anciens dialectes landais, p. 137); déjà att. au sens de «sorte de manteau» en a. lang. (
ca 1448,
mandials, Arch. cath. Carcas. ds
Levy Prov. et 1480,
mandil, Doc. de Bessières, ibid.) et au sens d'«essuie-main» en a. prov. (1260-70,
Flamenca, 509,
ibid.). Ces formes sont vraisemblablement issues, à la suite d'une évolution cour. de
-nt- en
-nd- dans le domaine occitan et en partic. en gasc. (
cf. Rohlfs Gasc. 1970, pp. 137-139 et
R. Ling.
rom. t.45, 1981, p. 96, 116), du lat.
mantile «essuie-main, serviette, nappe» (
cf. TLL), var. de
mantele, réfection de
mantelia, plur. de
mantilium, var. de
mantelum (v.
manteau). Il n'est donc pas nécessaire, pour justifier la forme
-nd- de suivre le cheminement du
FEW qui fait remonter le mot au gr. μ
α
ν
δ
η
́
λ
η en passant par l'hispano-arabe
mandil «mouchoir, serviette», issu de l'a. ar.
mindil «nappe», lui-même issu de l'a. syrien
mandīlå (
cf. FEW t. 6, 1, p. 629a-b).