MALLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. [Fin
xies.
male « sac en cuir » (
Raschi,
Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1)];
2. ca 1135 « coffre en bois ou en cuir pour emporter les effets de voyage » (
Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, Rédaction AB, 1332);
ca 1200
malle (
Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 9479);
3. au fig.
a) α) 1745
faire ses malles « se préparer à partir » (
Diderot,
Principe de la philosophie morale ds
Œuvres. éd. Naigeon (1798), t. 9. p. 374);
β) 1927
faire la malle (à qqn) « abandonner (quelqu'un) » (
Dussort,
loc. cit.);
γ) 1935
se faire la malle, faire sa malle « filer à l'anglaise » (
Simonin, J. Bazin,
loc. cit.);
b) α) 1660
troussé en male « mort » (
Oudin Curiositez);
β) 1883
faire sa malle « mourir » (
Larchey,
Dict. hist. arg., 2
eSuppl., p. 93);
4. 1884 arg. « salle de police » (
Courteline,
Train 8 h 47, Au chose, p. 233).
B. 1. 1793 « malle-poste » (
Décret ds
Fr. mod. t. 22 (1954), p. 305);
2. a) 1850
malle des Indes (
Flaub.,
Corresp., p. 212);
b) 1923 « service maritime entre Calais et Douvres » (
Maurois,
Ariel, p. 172). De l'a. b. frq. *
malha;
cf. a. h. all., ags.
mal(a)ha « besace, sacoche »; m. néerl.
male « sac de voyage, coffre; ventre d'un animal »; néerl.
maal « sac, sacoche, coffre ». Le sens de « mourir » est prob. issu des loc.
trousser quelque chose en male « enlever par surprise » (
xvies. ds
Hug.) et
être troussé en male (1660,
Oudin Curiositez).