MAJESTÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1120
majested «caractère de grandeur qui imprime le respect» (
St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 542);
ca 1120
reis de majestet désigne ici Jésus-Christ (
ibid., 1245); spéc.
ca 1140 «représentation de saints» (
Pélerinage Charlemagne, éd. G. Favati, 125), sens mentionné par
Trév. 1771 et subsistant comme terme d'iconogr.;
2. ca 1180
sa majete «dénomination de souverain» (
Jean Le Nevelon,
Vengeance Alexandre, éd. E. Billings Ham, 118);
3. 1365
royalle majesté «dignité souveraine» (
Oresme,
Traictié des monnoies, éd. L. Wolowski, p.74);
4. 1547
majesté «ce qui a de la grandeur, attire l'admiration» (
J.Martin,
Architecture, trad. de Vitruve, p. 80 v
o). Empr. au lat.
majestas «grandeur, dignité» et au fig. «dignité, noblesse (d'une personne, d'un style, d'un lieu)», «souveraineté de l'État, du peuple romain» d'où le sens gén. de «souveraineté» en lat. médiév. (996 ds
Nierm.). Le mot est également attesté comme titre honorifique d'un empereur, roi, pape en b. lat. (506-538,
ibid.) et au sens de «image du Christ en trône» (
ca 1031,
ibid.), le lat.
majestas est dér. de
major, compar. de
magnus «grand», v.
majeur.