MAILLE1, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Fin
xies. «taie (dans l'œil)» (
Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1);
2. fin
xiie-début
xiiies. «moucheture sur le plumage d'un oiseau» (
Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, V, 186, p. 242:
maile del ostur);
3. 1704 bot. (
Trév.: se dit de l'œil d'où sort le fruit des melons et des concombres).
B. 1. a) Fin
xies. «petit anneau en métal qui forme le tissu d'une armure» (
Raschi, loc. cit.: maille [de cuirasse]);
ca 1100 (
Roland, éd. J. Bédier, 1329: osberc dunt la
maile est menue);
b) 1410 «anneau d'une chaîne» (Doc. ds
Gay, s.v. chaîne: chesne de fer ... où il a 28
mailles de fer);
2.fin
xiies. «chacune des petites boucles de matière textile dont l'entrelacement forme un tissu lâche» (
Béroul, Tristan, éd. E. Muret
4, 3726);
3.a) 1216 «trou formé par chaque maille» (
Guillaume Le Clerc, Fergus, 175, 17 ds T.-L.: ne volïés Que l'anguille passast la
maille);
b)1690 «ouverture que l'on laisse dans un treillis de fer» (
Fur.). Du lat.
macula, proprement «tache» et par la suite «maille de filet». Le sens de «tache», rare dans l'anc. lang. (
xiie-
xvies. ds
FEW t.6, 1, p.12b), s'est exclusivement maintenu dans quelques emplois techniques et a été évincé par celui de «boucle de fil servant à faire un tissu» (
cf. aussi, en parlant d'une cotte, l'a. prov.
malla:
ca 1060,
Chanson de Sainte Foy, éd. E. Hoepffner, 583).