MAGOT1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1476
magos plur. «sorte de singe» (
Jean Molinet,
Temple de Mars, 106 ds
Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 1, p. 69: Girafes,
magos, satirins);
2. a) 1517
magos sens incertain «homme laid»? (
Fragments d'une sottie à six personnages par Maître Georges, 40 ds
E. Picot,
Recueil gén. des sotties, t. 2, p. 257: An depit de villeyns
magos);
b) 1542-49 «magot (singe) [pris ici comme modèle de laideur]» (
Marguerite de Navarre,
Heptameron, éd. M. François, 3
ejournée, 27
enouvelle, p.222: en riant avecq une doulceur de visaige semblable à ung grand
magot); 1610 «homme laid» (
P. de L'Estoile,
Journal, éd. G. Brunet, t.10, p.301: On apeloit cest homme «le
Magot de la Cour»);
3.1698
magau «figurine de porcelaine» (
G. Dautel,
Inventaire de l'abbé d'Effiat ds
Havard: deux gros rouleaux de pourcelaine à
magaux); 1733
magot (
Voltaire,
Temple du goût, p.67). De
Magog,
Magos, nom associé à
Gog,
Gos dans les légendes et romans du Moyen Âge pour désigner des peuples barbares, souvent représentés comme des êtres horribles, ou leurs chefs (
cf. p. ex. mil.
xiies.
Alexandre, 873 in Elliott Monographs, t.1, p.45;
ibid. 9327, p.433; 1180-90
Alexandre II, 2892 in Elliott Monographs, t.2, p.138;
ca 1306,
Jean de Joinville,
Vie de St Louis, éd. N. L. Corbett, §473; 1461
Menus propos, 330 ds
E. Picot,
Recueil gén. des sotties, t.1, p.92: Ce sont terribles creatures Que ceulx de
Gotz et de
Magotz; Ilz ont les rains dessus le dos, Et si ont tous chacun deux testes; v. encore
Meyer,
Alexandre le Grand ds la litt. fr. du Moy. Âge, t.2, pp.386-388 et
Flutre Table). Ces noms sont tirés de la Bible: ds
Ézéchiel, 38 et 39,
Gog est le nom du roi du pays de
Magog, en Asie Mineure, qui devait venir à la tête de nombreuses armées pour détruire Jérusalem et la Terre Sainte; ds l'
Apocalypse 20, 7-10,
Gog et
Magog désignent des peuples conduits par Satan contre Jérusalem.