MAGASIN, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 1389
maguesin «local servant à entreposer des marchandises» (
Philippe de Mézières,
Songe du vieil pelerin, Ars. 2683, II, 39 ds
Gdf.
Compl.); 1409
magasin (
Livre des faits du mareschal de Boucicaut, 2
ep., XVI,
ibid.); 1562 au fig. (
Ronsard,
Discours des Misères de ce Temps ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 11, p. 31, 222);
2. 1580
faire magasin «mettre en réserve» (
Montaigne,
Essais, L. II, chap. 37, éd. P. Villey, t. 1, p. 784); 1669 spéc. milit. «local où sont mis en réserve les armes, les munitions, les vivres, etc.» (
Bossuet,
Oraison funèbre de Henriette-Marie de France, éd. J. Truchet, p. 131);
4. 1873
id. «logement dans la crosse d'une arme à feu destiné à recevoir les cartouches» (
Lar. 19e);
5. 1912 «partie de l'appareil-photo où l'on place les plaques ou les pellicules» (
Tarif Album de la Manufacture d'armes et cycles de Saint-Étienne, p. 584).
B. 1. Av. 1615 «lieu destiné à la vente des marchandises» (
E. Pasquier,
Les Recherches de la France, p. 774 ds
IGLF: Nostre Roy [Philippe Auguste] y establit [à Paris] les Halles,
magasin pour y débiter toutes sortes de marchandises); 1690
marchand en magasin «marchand qui vend en gros (par opposition à celui qui tient boutique)» (
Fur.);
2. 1723 synon. de
boutique (
Ordonnance du 28 février, tit. II, art. 15 ds
Brunot t. 6, p. 347). Empr. à l'ar.
mah̬āzin, plur. de
mah̬zan «entrepôt», soit par l'intermédiaire du prov. (
cf. lat. médiév.
magazenum en 1228 dans une loi sur les contrats permettant aux Marseillais d'établir des entrepôts dans les ports du Maghreb, d'apr.
FEW t.19, p.115a; v.aussi
Bl.-
W.2-5), soit par l'intermédiaire de l'ital.
magazzino, attesté dep. 1308-48 (
G. Villani ds
Batt.; v.
DEI et
Hope, p.43).