ME, M', pron. pers.
Étymol. et Hist. Pron. pers. régime atone de la 1
repers. du sing.
I. A. 1. Régime indir.
a) 842
me (
Serments de Strasbourg, éd.
Henry Chrestomathie, p.2, 4: in quant Deus savir et podir
me dunat); fin
xes. élidé devant voyelle (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 83: Que
m'en darez eˑl vos tradrai?);
ca 1050 enclitique (
St Alexis, éd. Chr. Storey, 495: Il
nem faldrat [Deus], s'il veit que jo lui serve);
b) employé avec un pron. régime dir. de la 3
epers., celui-ci le précède − fin
xes. (
Passion, 512: Per ta pitad loˑ
m perdones);
ca 1050 (
St Alexis, 108: Pechet le
m'at tolut;
cf. 227), peu à peu le régime indirect apparaît en tête v. J.
Melander ds
St. neophilol. t.11, 1938-39, pp.101-114;
c) ca 1100 exprime l'intérêt que prend à l'action la personne qui parle [datif éthique] (
Roland, éd. J. Bédier, 656, 3751);
2. régime dir. fin
xes. (
Passion, 152);
id. enclitique (
ibid., 67, 68);
ca 1050 élidé (
St Alexis, 433).
B. Sujet d'un inf. régi par
faire laisser ou un verbe de perception 2
emoitié
xes. (
St Léger, éd. J. Linskill, 93: Meu' evesquet neˑ
m lez tener; 95: En u monstier
me laisse intrer).
C. Avec un verbe pronom.
1. ca 1050 en emploi réfl.,
me compl. d'obj. renvoie au sujet ,,je`` (
St Alexis, 209: Or ne lairai
nem mete an lur bailie);
2. id. élément du verbe pronom. non réfl. (
ibid., 60: S'or ne
m'en fui; 404: Ed enpur tei
m'en esteie penet);
ca 1100 (
Roland, 2909: ... jo
m'en irai en France).
II. Place de
me 1. 2
emoitié
xes. compl. d'un inf. dépendant lui-même d'un verbe à un mode pers.,
me précède ce verbe (
St Léger, 94: Por te qui sempreˑ
m vols aver);
ca 1050 (
St Alexis, 488: Ja tute gent ne
m'en soust turner);
2. a) ca 1100 dans une phrase à l'impér. précédée d'un adv. d'insistance ou d'une négation,
me précède le verbe (
Roland, 275: Car
m'eslisez un barun de ma marche); au
xviies. encore,
me précède l'impér. quand celui-ci est coordonné à un 1
erimpér. 1670 (
Molière, Bourgeois gentilhomme, III, 8: Ote-toi de mes yeux, vilaine, et
me laisse en repos);
b) ca 1050
me suit l'impér. si celui-ci est placé en tête (
St Alexis, 462: Aidiez
m'a plaindra le duel de mun ami);
c) ca 1165 dans une phrase interr.,
me suit le verbe (
Benoît de Ste-
Maure, Troie, éd. L. Constans, 1503: Estuet
me il estre en esfrei ...?); 1176-81 [
xiiies. mss] (
Chrétien de Troyes, Lion, éd. W. Foerster, 6398, leçon des mss GAS: Volez
me vos prendre a parole?); fin
xiies. (
Orson de Beauvais, éd. G. Paris, 1885: Dis
me tu verité?),
cf. ca 1276 (
Adam de La Halle, Jeu de la Feuillée, éd. E. Langlois, 392:
Me volés vous tuer?). Du lat.
me «moi» acc. de
ego (pron. pers. de la 1
repers. du sing., nomin.), en position atone.