MÈCHE1, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1160
mece «assemblage de fils de chanvre, etc., entouré de suif, de cire pour faire des chandelles, ou imbibé d'huile, etc., pour brûler dans une lampe» (
Enéas, éd. J.-J. Salverda De Grave, 6514);
2. a) xiiies. [date du ms] «matière préparée pour prendre feu aisément» (
Chanson anonyme ds
Bartsch-
Hornin, 520, 7);
b) ca 1393
mesches ensouffrées (
Ménagier, éd. Sté Bibliophile fr., t.2, p.264);
3. loc. a) ca 1580
esvanter la mesche «découvrir, au moyen d'une contremine, l'endroit où une mine a été pratiquée et enlever la mèche qui devait la faire jouer» (
Tabourot, Les Bigarrures et Touches du seigneur des Accords avec les apophtegmes du sieur Gaulard et les Escraignes dijonnoises, éd. 1603, f
o12 v
o), 1690 «découvrir, déceler un projet un complot» (
Fur.);
b) 1611
descouvrir la meiche (
Cotgr.).;
c) 1859
vendre la mèche (
Ponson du Terr., Rocambole, t.2, p.39).
B. p. anal.
1. 1266
mece «bande de toile servant à un traitement médical» (
Vers de la mort, 118, 5 ds T.-L.); 1478
moyche «petite bande de toile ou de coton employée pour drainer les foyers purulents et les fistules» (
Le Livre appelé Guidon de la practique en cyrurgie, f
o85 ds
Sigurs, p.315);
2. ca 1300
mece «réunion d'une certaine quantité de cheveux» (
Eine altfranzösische moralisierende Bearbeitung des Liber de Monstruosis Hominibus Orientis aus Thomas von Cantimpré, De naturis rerum, éd. A. Hilka, 710);
3. 1676 «spirale de fer ou d'acier de certains outils servant à percer (p. ex. du vilebrequin)» (
Félibien);
4. 1691 mar. «faisceau de fils peu entortillés qu'on place dans l'axe des cordes qui ont plus de trois torons» (
Ozanam);
5. 1835 «ficelle de fouet» (
Ac.).
FEW t.6, 3, p.325 y voit le lat. pop. *
micca «mèche», altération gallo-romane, sous l'infl. du lat. class.
muccus «morve, mucus nasal», du lat. class.
myxa «lumignon» (du gr. μ
υ
́
ξ
α «toute mucosité, champignon de la mèche d'une lampe»).
Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. 1982 considère que le mot est issu du croisement de avec un dér. de
mixa «mêlée», c'est-à-dire *
mixtia, déverbal d'un roman *
mixtiare (
FEW t.6, 2, p.194) qui aurait abouti en a. fr. à
mece, tandis que *
mixticare, doublet de *
mixtiare (
FEW t.6, 2, p.194) aurait eu pour déverbal
mèche.