LÉANS, adv.
Étymol. et Hist. Désigne à l'origine tout endroit éloigné à l'intérieur duquel ne se trouve pas le locuteur.
Ca 1140
la enz (
Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 382), très répandu dans les textes narratifs; s'oppose à
céans*; qualifié de ,,vieux mot`` dep.
Pomey 1671. Prob. de formation fr., comp. de
là* et de l'a. fr.
enz « dedans, à l'intérieur » (fin
xes. prép.,
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 78; mil.
xies. adv.
S. Alexis, éd. Chr. Storey, 78; du lat.
intus adv. et prép.
« id. »), le type a. fr.
laiens (d'où
leanz) étant dû à l'apparition d'un
y de transition éliminant l'hiatus (explication tout aussi possible que celle d'une formation à partir de l'a. fr.
lai, Bl.-W.
5,
s.v. çà, v.
là); dans ce cas, cependant les formes occitanes de type
lagens font difficulté (v.
FEW t. 4, p. 784 a et b, note 7). Une dérivation directe de
illac (v.
là) +
intus semble improbable : dans le cas, en effet, d'une soudure précoce des deux éléments avant la palatalisation de
k, le syntagme aurait évolué en *
laisenz; une soudure tardive est difficile à envisager, le
-c final de
illac n'ayant pu dans ce cas se maintenir; v.
Fouché, p. 650, F.
de La Chaussée,
Morphol. hist. de l'a. fr., p. 324.