LUIRE, verbe intrans.
Etymol. et Hist. 1. Ca 1100 « briller de sa lumière propre » (
Roland, éd. J. Bédier, 980 : soleill n'i
luist);
luisanz part. prés. adj. (
ibid., 3345); av. 1577
ver luisant (
Belleau,
Œuvres, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 70);
2. a) ca 1100 « refléter, renvoyer la lumière » (
Roland, 1031 :
luisent cil elme);
ca 1100
luisant part. prés. adj. (
ibid., 2272);
b) 1676
luisant part. prés. subst. « qualité de ce qui est luisant » (
Félibien, p. 433);
3. ca 1200 fig. (
Moralités sur Job, éd. W. Foerster, p. 299, 20 : vos
luisez si com lumieres el munde [ép. aux Phil. 2, 15]);
4. 1830 fig. « exprimer un sentiment (en parlant des yeux, du regard) » (
Hugo,
Hernani, I, 4, p. 30). Du lat.
lūcēre « luire, briller; fig. être évident, apparent ». L'a. fr.
luisir, résultat normal de
lūcēre, a été remplacé par
luire (
ca 1155.
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 3006) sous l'infl. des formes du futur (
cf. nuire, plaire, taire, v.
Fouché, p. 625;
Bourc.-Bourc. § 116 Rem. II).