LOUTRE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Début
xiies. [ms.
xiiies.]
uns lutres (
Benedeit, St Brendan, éd. E. G. Waters, 1571);
2. a) 1174-77
la loirre (
Renart, éd. E. Martin, V, 1084);
b) 1260 [ms. E fin
xiiie-début
xives.]
loirre «fourrure de loutre» (
Etienne Boileau, Métiers, éd. G. B. Depping, p. 325);
3. ca 1290 [ms.
xiiies.]
leurre (
Fauconn. Frédéric II, éd. G. Tilander p. 268). Du lat.
lŭtra «loutre», d'où est régulièrement issu le type
leurre; le maintien du -
t- dans le type
loutre s'explique prob. par l'infl. du mot a. b. frq. correspondant à l'a. h. all.
otter (
G. Paris ds
Romania t. 10, 1881, p. 42), infl. que confirmerait le genre, masc. à l'origine, de ce type; le type
loirre est issu de *
lŭtria qui peut s'expliquer par un croisement entre
lŭtra et le gr. ε
̓
ν
υ
δ
ρ
ι
́
ς, -ι
́
δ
ο
ς «loutre», l'infl. gr. s'étant fait jour à travers les dial. ital.,
cf. aussi l'a. prov.
luria (1325 ds
Pansier t. 3),
FEW t. 5, p. 477a.