LOSANGE, subst. masc.
Étymol. et Hist. [
Cf. le dér.
losangié ca 1200, v.
losanger]
1. 1225-30 géom. [dessin sur une étoffe] (
Guillaume de Lorris,
Rose, éd. F. Lecoy, 879), fém. jusqu'à
Trév. Suppl. 1752;
2. 1294 hérald. (ds
Chr. Dehaines,
Doc. concernant l'hist. de l'art dans les Flandres, 86, t. 2, p. 84);
3. 1393 « sorte de pâtisserie » (
Ménagier, II, 96 ds T.-L.)
4. 1768
noire en losange mus. (
Rousseau,
s.v. noire). Orig. controversée, le mot étant cependant indiscutablement à dissocier de son homon. a. fr.
losenge « flatterie, mensonge, tromperie » issu de l'a.b.frq.
*lausinga, FEW t. 16, p. 452 a. Un rattachement au gaul.
*lausa « dalle de pierre, pierre plate » (
FEW t. 5, p. 212a, v.
lause), satisfaisant du point de vue sém., fait difficulté du point de vue géogr., les représentants du gaul. (
cf. cependant le dér.
lauziere, xvies. Lorraine,
ibid., p. 211b) étant groupés dans les domaines prov. et franco-prov. L'hyp. d'une orig. orientale : ar.
lawzīnag ou
lawzīne « sorte de gâteau » (issue du pehlevi
lawzēnak, de
lawz « amande », M.
Rodinson,
Sur l'étymol. de ,,losange`` ds
Stud. orientalistici in onore di F. Levi della Vida, 1956, pp. 425-35) se heurte, en l'état actuel de la docum., au manque d'information sur le cheminement du mot (il se trouve
ca 1300 dans la trad. lat. par
Jambobino de
Crémone, d'un traité de diététique du médecin de Bagdad Ibn Gazla) et au fait que le sens de « gâteau » ne se trouve attesté en fr. qu'à la fin du
xives.;
cf. aussi les rem. de A.
Vollenweider ds
Vox rom. t. 22, 1963-64, pp. 441-43, qui, rapprochant de
losange « gâteau »,
lasagne* et son synon. prov.
lausan (1505,
Platine en fr. [
cf. FEW, loc. cit., p. 211 b], mot auquel semble se rattacher l'angl.
lozen, lozeyn « gâteau »
ca 1390,
ca 1420 ds
NED) admet pour ces mots la possibilité de l'orig. ar. proposée par M. Rodinson.