LONG, LONGUE, adj., adv. et subst.
Étymol. et Hist. I. Adj.
A. dans le temps
1. 2
emoitié
xes. « qui dure longtemps » (
St Léger, 231 ds
Henry Chrestomathie, p. 13);
2. ca 1050 « lassant, ennuyeux en raison d'une durée excessive »
lunga atente (
Alexis, éd. Chr. Storey, 443);
3. 1215
de longue main « se dit de quelque chose qui prend du temps, qui existe depuis longtemps ou qui demande un long travail » (
Calendre,
Empereurs ds T.-L.,
s.v. main);
4. xives. gramm.
ditongue longue (cité ds Ch.
Thurot,
Notices et extraits de divers mss lat. ... ds
Not. et extraits des mss de la Bibl. impériale, 1868, t. 22
2, p. 203); 1627 subst. fém.
id. « syllabe longue »
observer les longues et les brèves « être très cérémonieux ou très exact » (M
mede Sévigné,
Lettres, éd. A. Monmerqué, t. 8, p. 118);
5. 1552 « qui met beaucoup de temps à faire quelque chose » (
Estienne,
Dict. latinogallicum);
6. 1690 « qui se produit à la fin d'une durée considérable »
Bail à longues années (
Fur.).
B. Dans l'espace
1. a) ca 1100 « qui a une grande étendue dans le sens de la longueur » (
Roland, éd. J. Bédier, 2852 : Cez veiez
lunges e cez chemins mult larges);
b) fin
xiies. « qui a telle ou telle étendue d'une extrémité à l'autre »
lons pres de quatorze toises (
1reContinuation de Perceval, 8307, éd. W. Roach, I, p. 226);
2. ca 1100 « qui porte loin » (
Roland, 1755 : la voiz est mult
lunge);
3. ca 1160 « qui se caractérise par sa longueur par opposition à un modèle normal »
barbe longue (
Enéas, 2450 ds T.-L.);
4. 1694
sausse trop longue (
Ac., s.v. sausse).
C. Dans le temps ou dans l'espace.
1. ca 1150 « d'une œuvre, d'un discours dont le développement est important » (
Wace,
Vie St Nicolas, 601 ds T.-L.);
2. 1538 « (d'une personne) qui développe trop son sujet » (
Est.).
II. Loc.
A. 1. Ca 1155
le lunc de « suivant la longueur » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 5115);
2. a) ca 1155
de lonc, de lé (
Wace,
op. cit., 8425 ds T.-L.,
s.v. lé); 1216
de lon en lé (
Anger,
Vie St Grégoire, 135,
ibid.); 1811
de long en large (
Jouy,
Hermite, t. 1, p. 41);
b) fin
xiies.
de lonc en lonc (
1reContinuation de Perceval, éd. W. Roach, 9615);
c) 1660
tirer de long (
Oudin Esp.-fr.); 1690
coucher de long une pièce (
Fur.);
3. 1230
en lonc ou en lé (
Gaydon, 46 ds T.-L.); 1676
en long et en large (M
mede Sévigné,
Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 5, 74).
B. 1. Ca 1260
a la longue (
Ph. de Novare,
Quatre Ages, 131 ds T.-L.);
2. 1614
aller de longue « avancer, continuer » (
Malherbe,
Lettres à Peiresc, 152 ds
Œuvres, éd. C. Lalanne, III, 402); 1639
tirer de longue « traîner en longueur » (C
alde Richelieu,
Lettres, Paris, Imprimerie Impériale, VI, p. 469).
III. Subst.
1. 1176-81 « après un chiffre, la plus grande dimension d'un objet »
set piez de lonc (
Chrétien de Troyes,
Chevalier Lion, éd. M. Roques, 320);
2. 1464
de son long « dans toute sa longueur » (ds
Du Cange d'apr.
FEW t. 5, p. 408b); 1579
couché de son long (
Garnier,
La Troade, 254 ds
Les Tragédies, éd. W. Foerster, II, 92);
3. 1392-1400
boys sies au lonc « bois sciés suivant la longueur » (
Compt. de l'Hôt.-Dieu d'Orl., f
o8 v
o, Hôp. gén. Orl. ds
Gdf.
Compl.); 1466
scieurs de long « celui qui scie le bois en long pour faire des planches » (
Compt. de Nevers, CG 60, f
o27 r
o, A. Nevers,
ibid., s.v. seieor).
IV. adv.
1. 1499 « avec un long vêtement »
long vestu (
Arch. Nord, 131708, f
o33 r
ods
IGLF);
2. av. 1707
en savoir long « être bien informé » (
Hauter[oche],
Le Coche d'Orléans ds
Le Roux 1752);
3. 1813
en avoir long à dire (
Courier,
Lettres Fr. et Ital., p. 862). I du lat. class.
longus « long, étendu dans l'espace et dans le temps »; l'a. fém.
longe a été de bonne heure remplacé par
longue d'apr. le masc. II, III, IV emploi adv. et subst. de I.