LOLLARD, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1415 (
Stat. de Henri V, an II, impr. goth., Bibl. Louvre ds
Gdf. : tielx heretikes et
lollardes);
2. 1846 (
Michelet,
Peuple, p. 85 : les tisserands mystiques du Moyen Âge furent célèbres sous le nom de
Lollards; parce qu'en effet, ils
lollaient, chantant à voix basse, ou du moins en esprit). Dans l'emploi 1, empr. au moy. angl.
lollard (1395 ds
MED; 1387 lat. médiév. d'Angleterre ds
Théol. cath. t. 9, 1, p. 913), nom donné aux premiers prédicateurs partisans des positions doctrinales de John Wycliffe et qui entrèrent en opposition avec l'autorité ecclésiastique et le pouvoir royal. Ce nom était empr. au moy. néerl.
lollaert désignant les
Alexiens, membres de communautés religieuses de laïcs portant un costume de pénitent et menant une vie austère comme celle que prônèrent J. Wycliffe et ses partisans. Les Alexiens avaient été ainsi dénommés par un dér. du verbe
lollen « marmonner » à cause de leur manière caractéristique de psalmodier des chants religieux (
cf. Théol. cath., loc. cit.). Le terme passa également en Allemagne pour désigner les membres d'une secte dont on attribuait la fondation à un certain
Lolhard Walter (appelé parfois en fr.
Gautier Lollard) et fut appliqué en France à différents hérétiques (
cf. Trév. 1732 : En France on appella aussi
Lolards les Pauvres de Lion, et Mézeray les appelle ainsi, t. 1, p. 500. Voyez Pauvres et ci-dessus Léoniste). Comme terme historique désignant les anciens tisserands de Flandres, le terme représente le néerl.
lollard et le verbe
loller représente le néerl.
lollen (
cf. aussi le liég.
lola « Alexien », v.
Gesch., p. 177).