LOCHER, verbe
Étymol. et Hist. A. Verbe trans.
a) ca 1170 « agiter (un hanap) » (
Béroul,
Tristan, éd. E. Muret, 3821);
b) 1740 norm. « secouer un arbre pour en faire tomber les fruits » (
Liger,
Nouvelle Maison rustique, t. 2, p. 532);
c) 1759 « détacher le sucre des formes » (
Rich.).
B. Verbe intrans.
a) ca 1174-77 « se détacher, se soulever » (
Renart, éd. M. Roques, 5654);
b) 1560
avoir toujours quelque fer qui loche (
Grevin,
Les Esbahis, I, 1 ds
Hug.); 1690
il y a toujours quelque fer qui loche (
Fur.). Mot d'orig. incertaine. D'apr.
Diez 627 il est à rattacher au m. h. all.
lücke « peu tendu, mou, branlant » (
cf. l'all.
locker « branlant »).
EWFS, suivi par
FEW t. 16, p. 488, propose d'y voir l'a. b. frq.
*luggi qui correspond au m. h. all.
lücke, d'où en gallo-roman un dér. en
-icare. Cette étymol. n'est pas très convaincante étant donné qu'elle n'explique pas le
o ouvert du mot fr. et que l'all.
locker n'apparaît qu'à une date relativement récente, son existence en a. b. frq. est donc sujette à caution.
Brüch (
Z. rom. Philol. t. 39, 1919, p. 200) fait remonter le mot à l'a. nord.
loka « laisser pendre ». Le changement de
c intervocalique en
ch rend cette étymol. suspecte.
Tilander (
Romania t. 52, 1926, p. 488 sqq.) considère que
eslochier, qu'il fait remonter à un lat.
*eslocicare (lui-même dér. de
locus, v.
lieu), est la forme primitive et que
lochier pourrait en être issue par dér. régressive.