LINTEAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1175-80
lintel « seuil » (
Renart, éd. M. Roques, 15123);
2. mil.
xiiies.
id. « pièce horizontale formant la partie supérieure d'une porte » (
Du segretain ds
Recueil gén. des fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 5, p. 131, 485) 1489
licteau, luyteau (doc. ds
Du Cange,
s.v. lintellus). Issu, par substitution du suff.
-el* (<
-alem), de l'a. fr.
linter (
ca 1250 agn.
Hist. abbaye de Fécamp, 3240 ds T.-L.) dér. du b. lat.
limitaris « seuil, entrée » (
vies.,
Loi salique, éd. K.A. Eckhardt, 58, § 2, p. 218), substantivation, avec attraction sém. de
limen « seuil, pas » [
limen inferum] et « linteau [
limen superum] de la porte d'entrée », de l'adj. lat.
limitaris « relatif à la limite, à la frontière », dér. de
limes, -itis, v.
limite; cf. M.
Pokrowskij ds
Arch. Lat. Lexicogr. t. 15, 1908, p. 577. La forme
linteau par attraction des mots en
-el (<
-ellum),
-eau, v.
Nyrop t. 3, § 207 2
o.
Cf. les autres dérivés a. fr. :
lintier (suff.
-ier*)
ca 1200 « seuil » (
Homélie sur Ezéchiel, 35, 35 ds T.-L.)
lintueil, (d'apr.
seuil*) « linteau de porte » fin
xiiies. (
Guiart,
Bible, Ex. XXII ds
Gdf.).