LIGNE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100
lign masc. « suite des membres d'une famille » (
Roland, éd. J. Bédier, 2379);
2. a) ca 1140 « cordeau » (
Pèlerinage Charlemagne, 297 ds T.-L.);
b) 1181-90 « ficelle avec un hameçon au bout pour pêcher » (
Chr. de Troyes,
Perceval, éd. A. Hilka, 3008);
c) 1800
ligne télégraphique (
Le Citoyen français, n
o324, 13 vendémiaire an IX, p. 1a);
3. a) 1165-70 « trait séparant deux éléments contigus » (
Chr. de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 5279);
b) 3
equart du
xiiies. [date du ms.] « trait de plume ou de pinceau fort délié » (
Comput, ms. B.N. fr. 2021 (anc. 7929) ds
Littré);
c) 1555 « sillons de la peau » (
Ronsard,
Hymnes ds
Oeuvres, éd. P. Laumonier, t. 8, p. 159, 212);
d) 1685
ligne de foi (
Fur.);
e) 1825 « contour, forme (en parlant du corps humain) » (
Brillat-
Sav.,
Physiol. goût, p. 239); 1872
avoir de la ligne « avoir un profil pur, des formes harmonieuses » (
Larch.);
f) 1831 fig.
les grandes lignes (
Chateaubr.,
Ét. ou Disc. hist., t. 1, p. 5);
4. a) mil. du
xiiies. « suite de mots disposés horizontalement dans une page écrite ou imprimée » (
Gaut. de Metz,
Image du monde ds
Gdf. Compl.)
b) 1570
mettre en ligne de compte « comprendre dans un compte; faire mention d'une chose, en tirer avantage » (
Montaigne,
Lettres ds
Essais, éd. Didot, t. 4, p. 318); 1611
ligne de compte « forme règlementaire de présenter les résultats des comptes de gestion » (
Cotgr.);
5. a) 1285 « direction continue dans un sens déterminé » (
doc. ds
Gdf. Compl.);
b) ca 1375
garder justice a la ligne « exactement » (
Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 193, 57); 1392
garder a la ligne la loy de Dieu « suivre fidèlement » (E.
Deschamps,
Oeuvres, éd. De Queux De Saint-Hilaire, t. 1, p. 221, 14);
c) 1538
se détourner de la droite ligne (
Est.,
s.v. régio); av. 1704
ligne « direction, sens dans lequel on agit » (
Bossuet,
Panég. St Thomas, 2 ds
Littré);
d) 1685 opt.
ligne visuelle (
Fur.);
e) 1685 escr.
(ibid.); f) 1839 « trajet emprunté par un service régulier de transport » (
Balzac,
Corresp., p. 238);
6. a) ca 1200
trestout a lingne « l'un après l'autre, dans l'ordre prévu (
Auberee, éd. G. Ebeling, 5);
b) 1640 « suite d'ouvrages de fortification » (
Oudin,
Recherches ital. et françoises, s.v. linee di communicatione);
c) 1662 « suite d'escadrons placés sur la même ligne et faisant face du même côté » (
La Rochefoucauld,
Œuvres, éd. D.L. Gilbert et J. Gourdault, t. 2, p. 125);
d) 1740-55 « rang assigné à quelqu'un selon sa valeur » (
St-
Simon,
Mémoires, éd. A. De Boislisle, t. 14, p. 96)
7. 1289 « 12
epartie d'un pouce » (
doc. ds
Gdf.
Compl.). Du lat.
linea « fil de lin, cordon, ficelle, alignement, trait de plume, trait du visage » et à basse époque « ligne de parenté » (
FEW t. 5, pp. 350-351).