LIEN, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 1
remoitié
xiies. « attache constituant une entrave » ici, employé par image (
Psautier Oxford 2, 3 ds T.-L. : Derumpuns les lur
lïens [dirumpamus vincula eorum]); 1130-40 sens propre (
Wace,
Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 559);
2. fin
xiies. « laisse pour conduire un chien » (
Folie Tristan, Oxford, 902 ds T.-L.);
3. 1269-78
solers a lien « souliers maintenus par une bande [et non lacés] » (
Jean de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 9276).
B. Fig.
1. ca 1175 lien affectif, moral (
Benoît de Ste-
Maure,
Chron., éd. C. Fahlin, 8560 : Quer entre nos e Franceis toz Nos ert
lien d'amor); 1176 (
Chrétien de Troyes,
Cligès, éd. A. Micha, 4384 : S'Amors ne l'a [Cligès] en ses
lïens); 1208
loient de fraterniteit (
Cart. de Val S.-Lambert, BN l. 10176, fol. 24 c ds
Gdf.
Compl.);
2. a) fin
xiies. « obligation, contrainte résultant d'un vœu » (
Vie d'Edouard le Confesseur, 1980 ds T.-L.); 1
erquart
xiiies. spéc.
liien d'obedïenche (
Reclus de Molliens,
Miserere, 12, 2,
ibid.); fin
xiiies.
liien de mariage (
Chastelain de Coucy, éd. J. E. Matzke et M. Delbouille, 219);
b) 1283 lien jur. (
Beaumanoir,
Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1263);
3. 1669
lien du sang (
Racine,
Britannicus, IV, II);
4. 1851-62
lien du discours « enchaînement, suite continue » (
Sainte-
Beuve,
Caus. lundi, t. 4, p. 362 [à propos du style de Buffon]). Du lat.
ligamen, « lien, cordon, bande, bandage »; la forme rég. étant
leien, loiien, lien est anal. de
lier*.