LICENCE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1170 « liberté, possibilité (de faire quelque chose) » (
Piramus et Tisbé, éd. Ch. de Boer, 74);
2. 1509 « liberté exagérée, dérèglement des mœurs » (
Lemaire de Belges,
Illustrations de Gaule, I, 33, éd. J. Stecher, t. 1, p. 252); 1587 [éd. posthume] (
Ronsard,
Ode I, préf., éd. P. Laumonier, t. 1, p. 59 : la
licence effrenee de la jeunesse); 1664 « désordre moral, anarchie » (
Molière,
Mariage forcé, I, 4 : une
licence épouvantable règne partout);
3. 1534
licence poétique (
Fabri,
Rhét., II, fol. 3 v
ods
Gdf.
Compl.); 1550
licence (
Ronsard,
Ode I, Avertissement au lecteur, éd. citée, t. 1, p. 54);
4. 1674 « caractère de ce qui est contraire à la décence » (
Boileau,
Art poétique, III, éd. F. Escal, p. 177 : Enfin de la
licence [de la Comédie antique] on arrêta le cours [
cf. Horace,
De arte poetica, 281-282 : Successit vetus his comoedia...; sed in vitium libertas excidit]).
B. 1. 1174 « autorisation accordée de faire quelque chose » (
Garnier de Pont-Ste-
Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 4290);
2. av. 1350 « autorisation d'enseigner, grade universitaire » (
Isopet I, VIII, 9 ds
Recueil gén. des isopets, éd. J. Bastin, t. 2, p. 214 : De Montpellier estoit venue Ma dame Hautene le Grue, Qui de phisique avoit
licence);
3. 1780 admin. et fin. (
Courrier de l'Europe, 14 avr. 1780 ds
Proschwitz Beaumarchais, p. 264 :
licences à accorder aux débitants de thé, café et chocolat). Empr. au lat.
licentia « faculté, pouvoir (de faire librement quelque chose); liberté sans frein, licence, débordement »; « autorisation d'enseigner dans une Faculté, licence universitaire » à l'époque médiév. (1245 Bulle d'Innocent IV en faveur de l'Université de Toulouse ds M.
Fournier,
Statuts des Universités fr., t. 1, 1890, p. 451b;
xiiies.
Robert de Sorbon ds
Du Cange,
s.v.).