LEÇON, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1135 « texte de liturgie lu ou chanté » (
Couronnement Louis, 1665 ds T.-L.);
2. ca 1140 « lecture d'un texte » (
Geoffroi Gaimar,
Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 2924);
3. fin
xiie« ce qu'un élève doit apprendre, réciter » (
Flore et Blancheflor, éd. M. Pelan, 208);
4. 1680 « interprétation d'un texte, offerte par différentes copies ou différents éditeurs » (
Rich.).
B. 1. Ca 1160 fig. « enseignement donné par un maître » (
Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, II, 8431); 1845
leçon particulière (
Flaub.,
1reÉduc. sent., 1845, p. 200);
2. 1736
donner des leçons (à qqn) « montrer sa supériorité » (
Voltaire,
Utile Exam. des 3 dern. ép. du Sieur Rousseau ds
Œuvres, éd. L. Moland, t. 22, p. 240);
3. a) fin
xiiefig. (
Raoul de Cambrai, éd. P. Meyer et E. Longnon, 3984 : T'aprenderoie ici pesme
leçon « je t'apprendrai ici-même une mauvaise leçon » c'est-à-dire « je t'infligerai une sévère punition »);
b) ca 1225 « instructions, règles de conduite » (
Reclus de Molliens,
Charité, 136, 3 ds T.-L.);
c) 1588
faire leçon (à qqn) « dicter la conduite » (
Montaigne,
Essais, éd. A. Thibaudet, III, V, p. 939); 1690
faire sa leçon (à qqn) « réprimander » (
Fur.); 1754
faire la leçon (à qqn) « id. » (
Poetevin,
Dict. Suisse, Français, Allemand); d) 1823
donner une leçon « châtier, corriger » (
Las Cases,
Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 384);
4) 1668 « enseignement qu'on tire d'un événement » (
Molière,
Georges Dandin, I, 1). Empr. au lat.
lectionem, acc. de
lectio « cueillette; lecture, texte; choix ».