LATIN, -INE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. a) 1119 « qui appartient à la langue latine » (
Ph. de Thaon,
Comput, 2906 ds T.-L.); 1549 « qui s'exprime dans cette langue »
poêtes, orateurs Grecz & Latins (
Du Bellay,
Deffence et Illustration de la langue francoyse, éd. H. Chamard, I, IV, 30, 24);
b) ca 1195
gent latine « se disait des peuples de l'Occident par opposition aux Grecs et peuples d'Asie Mineure » (
Ambroise,
Guerre sainte, 1551 ds T.-L.); 1810 « qui a subi l'influence de la langue et de la culture latines »
la race latine, la race germanique, et la race esclavonne (
Staël,
Allemagne, t. 1, p. 14);
c) ca 1195 « relatif à l'Église catholique d'Occident »
prestres latins (
Ambroise,
op. cit., 12173 ds T.-L.);
2. a) 1549 « relatif au Latium, p. ext. à l'Italie » (
Du Bellay,
op. cit., II, XII, 19, 124 : les larges campaignes grecques &
Latines sont déjà si pleines);
b) 1573 mar.
voile latine (
Dupuys,
s.v. voile).
B. Subst.
1. a) 1119 « langue parlée dans le Latium, puis dans toute l'Italie et l'Empire romain » (
Ph. de Thaon,
op. cit., 99);
cf. ca 1165 (
Benoît de Ste-
Maure,
Troie, 121 ds T.-L. : De greu le [le livre] torna en
latin);
b) ca 1150 « langage des oiseaux » (
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 2061); 1338
perdre son latin « (en parlant des oiseaux) demeurer muet » (
Vœux du Héron, ms. Berne, 323, f
o90a ds
Arch. rom. t. 5, p. 426); d'où 1566
y perdre son latin « ne pas pouvoir expliquer quelque chose, renoncer à comprendre » (H.
Est.,
Apol. pour Hérod., p. 13 ds
Littré);
2. 1558 « latiniste »
grands latins (
Des Périers,
Nouv. Récr., 21 ds
Hug. [dès 1298 comme adj. au sens de « qui sait le latin, lettré, savant »
latin et sajes (
Rusticien de Pise,
Marco Polo, éd. L. Foscolo Benedetto, XVIII, 8c, p. 11)]). Empr. au lat.
latinus « relatif au Latium; latin »; au neutre
latinum « la langue latine ».