LARME, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1050
lermes « humeur liquide qui s'écoule d'une glande de l'œil (
Alexis, éd. Chr. Storey, 399);
ca 1200
larmes (
Aiol, 116 ds T.-L.); d'où expr.
a) ca 1170
chaldes lermes (
Rois, éd. Curtius, p. 4); 1180-1200
plort a chaudes lermes (
Covenant Vivien, éd. A.L. Terracher, 639);
b) début XIII
es.
en larmes fondre (
Chevalier Barisel, éd. F. Lecoy, 850);
c) 1560
larmes de cocodrile (
Bonivard ds
Few t. 5, p. 119 a); 1607
larmes de crocodile (
Hulsius);
d) ca 1501
la lerme a l'œil (
Jardin de plaisance, éd. A. Vérard, fol. LXXXIX);
e) 1803
larmes du matin « rosée » (
Chateaubr.,
Génie, t. 2, p. 227); 1810
larmes de l'aurore (
Id.,
Martyrs, t. 1, p. 171);
2. 1
remoitié XII
es. « chagrin »
la valede de lermes (
Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, LXXXIII, 6); 1653
pleurer avec des larmes de sang (
Vau [
gelas],
Quin [
te Curce] 1. X, p. 708); 1794
verser des larmes de sang (
Staël,
Lettr. L. de Narbonne, p. 224);
3. début XIII
es. « goutte » d'où « petite quantité » (
Sept sages, éd. J. Misrahi, 3320);
4. a) ca 1462 « motif ornemental en forme de larme » (
Cent Nouv. Nouvelles, éd. Fr. P. Sweetser, XXVI, 150 : verge... esmaillée de
larmes noires);
b) 1483 « perle en forme de larme » (
Inv. de Charlotte de Savoie, p. 447 ds
Gay);
5. a) 1538 « sève » (
Est.);
b) 1538
larme de la vigne (ibid.); 6. 1575 pharm. « petite masse de suc ou de résine de forme analogue à celle d'une larme » (
Paré, éd. J.F. Malgaigne, t. III, p. 630, titre : La maniere de tirer l'huile des gommes,
larmes ou liqueurs espaisses et resines...). Du lat.
lacrima « larme »; « goutte de gomme issue de certaines plantes ».