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LARGUE, adj.
Étymol. et Hist. A. Art milit. et en gén. 1553 faire largue « céder la place » (B. de Fénelon, Mém., in Petitot, Coll. Mém. Hist. Fr., t. 32, p. 333 : Faisans donc ceulx qui entroyent l'argue [sic], ces autres sortirent recommencer le combat). B. Mar. 1. 1559 prendre le largue « s'éloigner vers la haute mer » (M. du Bellay, Mém., in Petitot, op. cit., t. 17, p. 466) − 1835 (Ac.); 2. 1643 subst. (G. Fournier, Hydrographie, p. 681 : tenir le largue c'est se servir de tous les vents qui sont depuis le vent de costé iusques au vent de derriere inclusivement); 1678 adj. (Guillet, p. 206 : Ven largue ou vent de quartier. On entend par ce mot, tous les Airs de Vent compris entre le Vent-Arriere, et le Vent de Bouline). C. Mar. en parlant d'une manœuvre, d'un cordage 1840 « lâche, qui n'est pas tendu » (Ac. Compl. 1842). Empr. à l'ital.largo, propr. « large » (v. ce mot), attesté au sens A dep. xiiies. (stare de la larga « être éloigné », Monte; andare, stare largo « id. », av. 1306, Jacopone da Todi; fare largo « céder la place », 1338, Boccace ds Batt.), aux sens B 1 dep. le xives. (mare largo « haute mer », Mannelli ds Batt.; l'empr. à l'ital. dans ce sens a été supplanté par l'expr. autochtone prendre le large, d'ailleurs attestée plus tôt, v. large2) et B 2 dep. av. 1557 (vento largo, Ramusio ds Batt.); le prov., qui n'est pas attesté anciennement dans ces sens, ne peut être à l'orig. du fr. comme l'ont proposé DG et Bl.-W.1-5(cf. FEW t. 5, p. 188 b, note 5, pour une position plus nuancée); v. Barb. Misc. VI, no24 et Vidos, pp. 185-188; v. aussi large1. C est déverbal de larguer*.