LANGUEUR, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Prob. av. 1130 (v. éd. pp. 200 et 261) [ms. fin
xiie-début
xiiies.] « maladie, état de faiblesse » ([
Philippe de Thaon],
Lapidaire alphabétique ds
Lapidaires anglo-norm. éd. P. Studer et J. Evans, V, 989, p. 236);
2. a) ca 1180 « état d'abattement, de mélancolie dû à la passion amoureuse » (
Thomas,
Tristan, 2484, 3037 ds T.-L.);
cf. 1269-78 (
Jean de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 4275 : Amors c'est
langueur toute santeïve, C'est santé toute maladive) et 1525 (C.
Marot,
Élégie IV, 49, ds
Œuvres lyriques, éd. C. A. Mayer, p. 224 : Oubly, Jalousie et
langueur Suyvent Amours);
b) 1670 « caractère de ce qui est empreint de ce sentiment »
langueur [des yeux] (
Racine,
Bérénice, IV, 4);
3. a) 1564 « chagrin, malheur » (
Indice de la Bible ds
FEW t. 5, p. 163 a);
b) 1765-70 « mélancolie, vague tristesse » (
Rousseau,
Confessions, VI, ds
Œuvres éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 243);
4. a) 1580 « nonchalance, indolence, paresse » (
Montaigne,
Essais, I, XXVI, éd. A. Thibaudet, et M. Rat, p. 175);
b) fin
xviie-1
remoitié
xviiies. « manque de force, de chaleur (d'une production de l'esprit) » (
Fontenelle,
Du Verney ds
Littré);
c) 1780 [éd.] « stagnation (d'une activité écon.) » (
Raynal,
Hist. phil., VII, 14,
ibid.). Du lat.
languor « faiblesse, abattement, lassitude; maladie; inactivité, mollesse, tiédeur ».