LANDE, subst. fém.
Étymol. et Hist. Début
xiies. « terrain boisé »
St Brendan, 390 ds T.-L. : eissirent dous urs de la
lande [
de saltu]);
ca 1200 (
Aiol, éd. W. Foerster, 49 : Es
landes de Bordele); 1514 (
Coutume de Labourd, Nouv. coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 4, p. 969 a : Si aucun... met feu aux
landes ou boscages...);
cf. 1778 Bordeaux (
Arch. hist. Gironde, nouv. série, 1, 266, Mém. de Brémontier ds
DAG, § 201, t. 1, p. 116 : on comprend... sous le nom de
lande toute espèce de terrein, bon ou mauvais, non cultivé et qui ne produit que quelques herbes et arbustes continuellement broutés par les bestiaux auxquels ils servent de pâture). D'un gaul. *
landa que l'on peut restituer d'apr. l'irl.
land, lann, le cymrique
llan, le cornique
lan qui signifient, le plus souvent dans des composés, « plaine, espace dégagé » et « pièce de terre clôturée, enclos » (
Thurneysen, p. 65;
Dottin, p. 264; à ces mots se rattache le germ. *
landa- « terre » [all.
Land],
Kluge20,
s.v. Land). Le type *
landa est attesté dans une grande partie de l'anc. domaine gaul. : a. ital.
landa (DEI); cat. [Capcir]
landa; Alava
landa [1257]; aragonais
landa « champ, terre cultivable » [
in campo de Landas, 1096] (J.
Hubschmid,
Pyräneenwörter, p. 48); navarrais
landa « champ, pièce de terre » [Pampelune, topon. lat. médiév. 1189], labourdan
landa « id. » [lat. médiév. 1096], biscaien, guipuscoan
id. (
Hubschmidt. 2, p. 73); domaine gasc. : lat. médiév.
lana [Saint-Mont, Gers 1085;
cf. ca 1130 Pseudo-Turpin,
De Vita Karoli Magni, cap. 11 ds
Du Cange,
s.v. landa 1 :
in landis Burdigalensibus]; a. gasc.
lana [topon.
Lanepla, Pyrénées-Atlantiques,
xes.],
landa [anthropon., Gimont, Gers, 1150];
lena [Comminges, 1186] ds
DAG, loc. cit., p. 114; domaine d'oil : lat. médiév.
landa dep. 838-839 [
Cart. de Redon, Ille-et-Vilaine ds
Nierm.]. V. aussi topon. datés ds J.
Lemoine,
Topon. du Pays basque et des Pays de l'Adour, Paris, Picard, 1977, pp. 217-218 et
Longnon, n
o2766.