LANCER1, verbe trans. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 « envoyer loin de soi (une arme) » ( Roland, éd. J. Bédier, 2074); 2. ca 1180 (M. de France, Fables, 7, 17 ds T.-L. : La grue lance bec avant Dedenz la gule al malfaisant); 3. début xiiies. ( Raoul de Houdenc, Vengeance Raguidel, 3124, ibid. : li... lance Li cuers) seulement en a. fr., évincé par élancer*; 4. ca 1220 lancier un coup ( Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 10579, ibid.); 5. ca 1270 ( Adam de La Halle, [ Roi de Sicile, 160], ibid. : dous regars lanchier); 6. 1578 (R. Garnier, Marc-Antoine, 1360 ds Tragédies, éd. W. Foerster, t. 1, p. 193 : Je lance ma parole comme un foudre bruyant). B. 1. ca 1170 se lancer « s'élancer, se précipiter » ( Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 2858); 2. a) ca 1180 ( Guillebert de Berneville, Gilles, 928 ds T.-L. : En la mer lancent lur batel); b) 1754 lancer le bâtiment à l'eau ( Encyclop. t. 3, s.v. construction, p. 99); 3. a) ca 1268 « faire partir en avant (un animal) » ( Claris et Laris, 14043 ds T.-L.); b) 1481-90 spéc. vén. lansser [ le cerf] ( Jacques de Brézé, Chasse, éd. G. Tilander, 18, 2); c) 1763 le lancé « moment où l'on contraint la bête à sortir de sa retraite » ( Le Verrier de La Conterie, Ecole de la chasse, p. 366 ds Tilander Mél., p. 299). C. 1. 1790 se lancer dans qqc. « s'engager dans, s'adonner à quelque chose » ( Saint- Martin, Homme désir, p. 107); 2. 1822 lancer un livre ( Stendhal, Amour, p. 446); 3. 1825 être lancé « être excité, animé » ( Brillat- Sav., Physiol. goût, p. 358). Du b. lat. lanceare « manier la lance » (dér. de lancea « lance »).
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