LAC, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1
remoitié
xiies. « fosse » (
Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, 142, 8), encore chez Guillaume de Machaut ds
Gdf.;
2. a) 1165-70 (
Chr. de Troyes,
Erec, éd. M. Roques, 1674);
b) 1886
aller dans le lac « aller en prison » (
Hogier-
Grison,
Monde où l'on triche, p. 244 : Puis, si tu rebouinais l'arnac, Défouraille, t'irais dans l'
lac); av. 1887 [1880 d'apr.
Larch.
Suppl. 1889]
tomber dans le lac « être dans la misère » (
Hogier-
Grison,
Monde où l'on vole, p. 302); 1888
être dans le lac « être dans l'embarras » (
Courteline,
loc. cit.). Empr. au lat.
lacus « cuve, réservoir » puis « étang » d'une part, et d'autre part « fosse » en lat. chrét. ou, ext. de la forme occitane vers le Nord (
FEW t. 5, p. 126b). A supplanté la forme pop.
lai « fosse » (
ca 1200 −
ca 1225) et « étang » (
ca 1200 − 1266 ds T.-L.). L'expr. 2 b qui, comme
tomber dans l'eau (1853,
Flaub.,
Lettre à Louise Colet ds
Corresp., III
esérie, p. 274) évoque l'idée de perte définitive par la noyade, a peut-être subi l'infl. de l'expr. homonymique
tomber dans le lacs « tomber dans l'embarras » (1867,
Littré,
s.v. lacs), attestée dès 1787 (
Fér.
Crit. : tomber dans les lacs) où
lacs issu du lat.
laqueus est pris au sens fig. d'« embarras, piège » v.
lacs (
Rey-
Chantr.
Expr. 1979).
Cf. aussi Larchey pour qui
lac conserve le sens de « corde » et de « piège » dans l'expr.
être dans le lac glosée « être pendu » par Macé et « être dans une situation embarrassée » par Palat (v.
Larch.
Suppl. 1883, p. 88).