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LABOURER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 938-950 « se donner de la peine, travailler » (Jonas, éd. G. de Poerck, 142 : habebat mult laboret e mult penet); on trouve encore en ce sens, d'apr. labeur*, des formes en -eu- au xvies. (Hug.), cf. les art. labeurer « opérer » ds Ac. 1740 et Trév. 1752 où le mot est dit n'avoir d'usage que dans le proverbe : En peu d'heures Dieu labeure; labeurer est répertorié dans la lexicogr. de la 1remoitié du xixes. et attesté dans plusieurs patois (cf. encore ds Céline, Mort à crédit, 1936, p. 477); 2. 1119 intrans. « travailler, retourner la terre » (Philippe de Thaon, Comput, 541 ds T.-L.); 1155 trans. (Wace, Brut, 5970, ibid.); 1174 par image (Guernes de Pont-Ste-Maxence, S. Thomas, 2908, ibid. : E tut cil qui laburent el champ nostre Seignur); 3. p. anal. a) 3etiers xives. « faire l'acte charnel » (E. Deschamps, V, 133, ibid.); b) 1660 « (d'une ancre) ne pas tenir sur le sol marin » (Oudin Esp.-Fr. ds FEW t. 5, p. 105a); 1690 un boulet de canon laboure (Fur.). Empr. au lat. class.laborare « travailler, prendre de la peine, se donner du mal », spéc. trans. « mettre en valeur, exploiter, cultiver quelque chose » (Tacite, Germ., 45, 3 : frumenta ceterosque fructus ... laborant; Tertullien, Adv. Marc., 2, 2 : terram laborare; TLL s.v. 808, 49 sqq., sens particulièrement développé au Moy.-Âge (Nierm.), d'où la forme pop. laorar « labourer » en a. prov., toujours vivante; au sens 2, labourer a évincé les verbes a. fr. arer (arer*) et gaaigner (gagner*).