KETMIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1694
Ketmia (
Tournefort,
Elemens de botanique, t. 1, p. 83); 1763
ketmie (
Puisieux,
Voyage en France, en Italie [...]
Levant [trad. de l'angl. de Maihows], p. 35 ds
Fonds Barbier). Empr. à l'ar.
ḫaṭmī, ḫiṭmī
« guimauve » (
FEW t. 19, p. 72a,
s.v. ḫiṭmī; Nasser, pp. 474-475;
Roll. Flore t. 3, p. 93). Lat. bot.
Ketmia (1623,
Bauhin,
Pinax Theatri Botanici, p. 316).
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Histoire :
0. ketmia. Attesté de 1694 (Tournefort, Botanique, volume 1, page 83, in Google, Recherche de Livres ; cf. TLF : La Ketmia est un genre de plante dont la fleur A est tout‑à‑fait semblable à celle de la Mauve) à 1867 (Expo. Univ. Sect. Esp., page 302 : quingombos (fruits du ketmia comestible)). Cette forme latinisée est largement préférée à ketmie (cf. 1.) dans les ouvrages lexicographiques et scientifiques durant tout le 18e siècle, période pendant laquelle on la rencontre aussi bien au féminin (cf. Encyclopédie, volume 9, pages 123‑124 : ketmia, s.f. (Bot.) genre de plante dont la fleur monopétale ressemble à celle de la mauve [...]) qu'au masculin (cf. 1742, Mémoires de Trévoux, page 1599, in Google, Recherche de Livres : L'écorce du Ketmia, ou Maho, est fibreuse, & bonne à faire des Cordes). -
1. ketmie. Attesté depuis 1730 (Mémoires de Trévoux, page 298, in Google, Recherche de Livres : Pour peu qu'on sçache les premiers Elements de la Botanique, on connoit d'abord que cet arbre est une vraye Ketmie, dont les feüilles sont grandes, & en façon de cœur). L'usage de la forme ne devient courant que dans la seconde moitié du siècle. C'est en 1803 que la forme en <‑e> est enregistrée pour la première fois dans un ouvrage de lexicographie (Boiste2 : Ketmie, s.f. Ketmia. plante de l'ordre des malvacées). -
Origine :
0./1. Transfert linguistique : emprunt au latin scientifique ketmia subst. fém. « ketmie, plante de la famille des malvacées » (attesté depuis 1623 [Bauhin, Pinax, page 316, in Google, Recherche de Livres ; cf. TLF : Ketmia Syrorum quibusdam]), lui‑même emprunté à l'arabe ﺧﹻﻂﹿﻤﻴﹽﺔ [ḫiṭmiyya] ou ﺧﹷﻂﹿﻤﻴﹽﺔ [ḫaṭmiyya] subst. fém. individuatif « hibiscus syriacus, guimauve » (ou, moins probablement, au subst. masc. collectif ﺧﹻﻂﹿﻤﻲﹼ [ḫiṭmī] ou ﺧﹷﻂﹿﻤﻲﹼ [ḫaṭmī] de même sens ; ce dernier aurait sans doute été latinisé au masculin ou au neutre). Cf. von Wartburg in FEW 19, 72a, ḫiṭmī ; Wehr, Dictionary, 248 ; Reig, Dictionnaire, 1576. Quant à la forme ketmie (cf. ci‑dessus 1), elle s'explique par intégration morphologique de la lexie latine au système français.On trouve la forme ketmia dans des étiquettes scientifiques latines comme dans des attestations textuelles françaises jusqu'au milieu du 19e siècle, période à partir de laquelle elle devient sporadique. Les formes ketmia et ketmie semblent donc avoir cohabité longtemps avant que ketmie ne prenne le pas sur l'autre, la première étant le terme de la nomenclature scientifique latine, tandis que la seconde en est la forme francisée et vulgarisée, ainsi que nous l'indiquent quelques mentions des 18e et 19e siècles (cf. par exemple Miller, Dictionnaire des Jardiniers, 45, in Google, Recherche de Livres : Ketmia Americana hirsuta [...] Ketmie d'Amérique venue, ayant une fleur jaune & une semence musquée ; Orbigny, Dictionnaire, 174, in Google, Recherche de Livres : Ketmie rose de Chine, Hibiscus (Ketmia) Rosa sinensis Lin. Cette espèce est originaire de l'Inde).
Rédaction TLF 1983 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2010 : Esther Baiwir. - Relecture mise à jour 2010 : Gilles Petrequin ; Willy Stumpf ; Youssef Ayache ; Xavier Gouvert ; Nadine Steinfeld.