JOUIR, verbe
Étymol. et Hist. A. Début
xiies. trans. « accueillir chaleureusement, faire fête à » (
S. Brendan, 566 ds T.-L.).
B. « tirer agrément, avantage, profiter de (la possession de) »
1. ca 1140
id. joïr (une femme) (
Gaimar,
Estoire des Engleis, 194 ds T.-L.); 1679 part. prés. adj. « qui a la satisfaction de son amour » (
La Fontaine,
Fables, IX, 15);
2. a) 1155
joïr de (la possession d'un bien) (
Wace,
Brut, 3596 ds T.-L.); 1272 dr. (doc. ds
Gdf.
Compl.); 1549 part. prés. adj., dr. « qui a pleine jouissance de » (
Est. ds
FEW t. 5, p. 76a);
b) 1580 trans.
joïr la santé (
Montaigne,
Essais, I, XX, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p. 86;
cf. la rem. de E.
Pasquier,
Lettres, XVIII, 1 ds
Hug.);
3. ca 1200
joïr de (qqn) « tirer intérêt, avantage à la fréquentation de quelqu'un » (
Barlaam et Josaphat, 2965 ds T.-L.);
4. 1678 emploi abs. (
La Fontaine,
Fables, VIII, 27);
5. av. 1788 en parlant d'une chose (
Buffon,
Théor. part. hyp. Œuv. t. IX, p. 174 ds
Littré : la... température dont
jouit... la terre).
C. Ca 1165 « être heureux, éprouver de la satisfaction, se réjouir de quelque chose » trans. (
Chrétien de Troyes,
Erec, éd. M. Roques, 226);
ca 1165 pronom. (
Benoit de Sainte-
Maure,
Troie, 29679 ds T.-L.);
ca 1185 part. prés. adj. « joyeux » (
Marie de France,
Purgatoire S. Patrice, 2276,
ibid.). Du lat. vulg. *
gaudire, class.
gaudere « se réjouir, éprouver une joie intime, aimer quelqu'un, quelque chose ».