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JONGLEUR, -EUSE, subst.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1135 juglere hist. des arts (aussi Ed. Faral, Les Jongleurs en France au Moyen Age, éd. 1964) (Couronnement de Louis, Rédaction AB, 5, éd. Y. G. Lepage); xiiies. [ms.] jongleur (St François, 3236 ds T.-L.); 2. 1549 « bateleur, saltimbanque » (Est. : jongleur dient les Picards, que nous appelons basteleur); 3. 1732 « sorcier, chez les sauvages d'Amérique » (Lesage, Les Aventures de M. Robert Chevalier, dit de Beauchêne, t. 1, p. 58); 4. av. 1811 « celui qui cherche à en imposer par de fausses apparences » (Chénier, Ninon, III, 3 ds Œuvres posthumes, éd. P.-C. Daunou, t. 2, p. 97). Du lat. joculator « rieur, railleur, bon plaisant », sens attesté en a. fr. (ca 1265, Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, ch. 37, p. 204). La forme jongleur est due à un croisement avec l'a. subst. jangleor, janglëur, dér. de jangler (v. jongler), signifiant « bavard, hâbleur, médisant » (ganglëur, ca 1165, Benoit de Ste-Maure, Troie, 30305 ds T.-L.); cf. à ce sujet les var. jogleor, iugleor, iougleour ds Benoit de Ste-Maure, loc. cit., et Hulsius 1596 qui donne pour jongler un jangler « faire des tours d'adresse ».