JOCKO, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1748
Enjoko « nom d'un anthropoïde du Congo » (
Hist. gén. des voyages, t. 5, p. 87 : Battel raconte que dans les forêts de Mayomba, au Royaume de Loango, on voit deux sortes de monstres, dont les plus grands se nomment Pongos et les autres
Enjokos); 1766
Jocko, Enjocko (
Buffon,
Hist. nat., Quadrupèdes, t. 14, p. 43 :
Jocko. Enjocko, nom de cet animal à Congo que nous avons adopté.
En, est l'article que nous avons retranché);
b) 1789
Jocko « nom que Buffon a attribué, par transfert, à l'orang-outan » (
Buffon,
Hist. nat., Suppl., t. 7, p. 2 ds
König, p. 119);
2. a) 1851 arg. « boulanger » (
Almanach des débiteurs ds
Larch. 1872);
b) 1865 arg.
pain jocko (
Larch., p. 178 : « Des gens qui appellent un
pain jocko un singe de quatre livres » Bourget); 1865
jocko (ibid.). Empr. à une lang. du Gabon ou du Congo :
nshiego, ncheko « chimpanzé » (
NED; König, p. 119;
FEW t. 20, p. 88b). Attesté sous la forme
Engeco dans un texte angl. de 1625 (
Battel,
Angola in
Pinkerton's Voy. XVI, 332 ds
NED), source de Buffon. Au sens 2 a et b, à la suite de la vogue que connut à Paris en 1825 une pièce de Rochefort et Gabriel :
Jocko ou le Singe du Brésil (inspirée d'une histoire de Ch. Pougens :
Jocko, épisode détaché des lettres inédites sur l'instinct des animaux, 1824) où un acteur, Mazurier, vêtu d'une peau de singe, jouait le rôle de Jocko (v.
Lar. 19e).