JEUNE, adj., adv. et subst.
Étymol. et Hist. I. En parlant d'une pers.
A. adj.
1. début
xiies. « peu avancé en âge » (
Alexis, éd. Chr. Storey, Prol. : la sue spuse
juvene); 1160-74
geunes hons (
Wace,
Rou, éd. A.J. Holden, II, 1729);
id. joefne pucele (
id., III, 1848);
xves.
jone fille (
Evangile des Quenouilles, éd. P. Jannet, p. 20);
2. ca 1140 au compar. pour indiquer l'âge relatif d'une pers. (
Geffrei Gaimar,
Estoire des Engleis, 4261 ds T.-L. : Quinze ans aveit li
jovenur);
cf. ca 1220 (
Fragments Vie St Thomas, éd. P. Meyer, III, 31 : ... cist tuit trois Furent a coruner le roi Henri
le jofne [fils de Henri II d'Angleterre, ✝ 1183]);
3. ca 1213 péj. « inexpérimenté, insensé » (
Faits des Romains, éd. L.F. Flutre, 323, 34);
4. 1
erquart XIII
es. « qui a conservé l'aspect, les qualités de la jeunesse » (
Renclus de Molliens,
Miserere, 219, 5 ds T.-L.);
ca 1256 (
Aldebrandin de Sienne,
Régime du corps, 6, 20,
ibid.);
5. fin
xves. « qui appartient, qui est propre aux personnes jeunes »
en fort jeune aage (
Commynes,
Mém., IV, XIII, éd. J. Calmette, t. 2, p. 94, 15); 1536 « peu avancé en âge, par rapport à l'âge moyen d'une fonction » (R.
de Collerye,
Œuvres, p. 188 ds
La Curne).
B. Subst. début
xiies.
li vieil ot les juignurs [compar.] (
Ps. Oxford, 148, 12 ds T.-L.); 1155
les juenvles (
Wace,
Brut, 6752;
ibid.).
II .1. En parlant d'un animal 1354-76
joenne cerf (
Roi Modus, 5, 8 et 9,
ibid.);
2. d'un végétal
id.joanes chesnes (
id. 13613,
ibid.).
III. En parlant d'une chose
1. 1552 « fort, robuste »
jeunes guanteletz de jouste (
Rabelais,
Quart Livre, XII, éd. R. Marichal, p. 79), rare en ce sens;
2. 1690
jeune saison (
Fur.); 1704
Corbeil le jeune « le nouveau Corbeil »
(Trév.). Du lat. vulg. *
jŏvenis (forme s'expliquant par l'évolution de
-uv- en
ov- avec
o
ouvert devant labiale, v.
FEW t. 5, p. 95a, ou
Fouché, p. 368), class.
jŭvenis adj. « jeune » (
juvenes anni « les jeunes années »), subst. « jeune homme, jeune fille », plur. « les jeunes gens ». Pour les formes a. fr.
juenne, juevre, juenvre, gienvle, giemble, v.
Fouché, p. 383.