JETON, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. a) 1221-50 « branche, lignée » (
De Renart et de Piaudaue, 49, éd. P. Chabaille, Suppl.
Renart, éd. Méon, p. 41);
b) fin
xiiies.
gaiton « pousse d'un arbre » (
Renart, var. ms. Cangé, éd. M. Roques, X, 10182);
2. xiiies. « nouvel essaim » (
cf. R. Lang. rom. t. 37, p. 434)
cf. aussi en 1328 (
Compte de Odart de Laigny, Arch. KK 3a f
o56 v
ods
Gdf.);
3. 1905 « type, individu » (Arg. des souteneurs d'apr.
Esn.).
B. 1. 1394 « pièce de métal ou d'ivoire dont on se servait pour calculer » (A.N. JJ 146 pièce 185 ds
Gdf.
Compl.);
2. a) 1685 « pièce qu'on donne à un membre d'une société (l'Académie Française) pour attester sa présence à une séance » (
Furetière,
Factum contre quelques uns de l'Académie, II, 248 ds
Littré);
b) 1846 « gratification accordée au membre d'une société (l'Académie) pour rétribuer sa participation à une séance ou assemblée » (
Besch.);
3. 1690 « pièce de métal ou d'ivoire servant à marquer au jeu » (
Fur.);
4. 1808 par allusion à la valeur fictive des jetons et à leur utilisation comme fausses pièces de monnaie (
Hautel t. 2 :
Faux comme un jeton. Se dit d'un fourbe, d'un hypocrite, d'un imposteur).
C. 1884 « coup » (d'apr.
Chautard, p. 186).
D. 1916
avoir les jetons (
2eInf., Col. ds
Esn.) peut-être d'apr.
jeter « faire, jaillir, sortir de soi »
cf. faire dans ses frocs « avoir peur » (
froc* B) ou par association d'idée avec le précédent.
E. [1880 d'apr.
Cellard-
Rey 1980] début
xxes. (
Carabelli : avoir un
jeton − de voyeur −); 1928 (
Lacassagne,
Devaux,
Arg. « milieu », p. 116 :
Donner un coup de jeton, donner un coup d'œil −
Avoir du jeton faire « le voyeur »), peut-être d'apr. le sens de « représentation, valeur fictive de quelque chose » de
jeton ou d'apr.
jeter un coup d'œil avec allusion à un jeton donnant accès à un spectacle payant. Dér. de
jeter*; suff.
-on1*.