JE, pron. pers. et subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 842
eo pronom pers. (
Serments de Strasbourg ds
Henry Chrestomathie t. 1, p. 1); 842
io (
ibid., p. 2, 21);
ca 1100
je (
Roland, éd. J. Bédier, 1072);
2. 1871 philosophie « le moi » (
Rimbaud,
loc. cit.). D'un lat. vulg.
eo (attesté au
vies.;
cf. FEW t. 3, p. 207b), du lat. class.
ego « moi, je », supposé d'après l'ensemble des lang. rom. : ital.
io, roum.
eu, esp.
yo, port.
eu, fr.
je,... (
cf. Vään., p. 131, § 280). La diversité des formes d'a. fr. :
gié, jeo, jo..., s'explique par des traitements phonét. variés, encore mal éclaircis, de *
eo, selon que la force d'accent s'était maintenue ou non (
cf. Fouché t. 2, p. 162-163,
Fr. de La Chaussée,
Initiation à la morphologie historique de l'ancien français, p. 74, § 58 et
Bourc.-
Bourc., § 49, II). La forme atone
je, déjà attestée dans
Roland semble provenir d'un affaiblissement de
jo. L'emploi de
jo/je devant le verbe est devenu plus fréq. à la suite de l'effacement des dés. verb. L'usage de
je comme forme forte (dont il nous reste p. ex. la formule
je soussigné) s'est maintenu jusqu'au
xviies. (
cf. Nyrop t. 5, § 177).