JAGUAR, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1575
Iarnare (A.
Thevet,
La Cosmographie Univ., II, f
o919b ds
König, p. 113) − 1722
Janowara (
Voy. de Fr. Coreal aux Indes Or. [trad. de l'esp.], t. I, p. 198,
ibid., p. 114).
II. 1731
Jaguareté (R.P.
Labat,
Voy. du chev. Des Marchais en Guinée, Isles voisines et la Cayenne, t. III, p. 285) − 1873
jaguarette [par confusion avec le suff. dimin.
-ette (v.
-et)]
(Lar. 19e). III. 1761
Jaguar (
Buffon,
Hist. naturelle, t. 9, p. 201 : le
Jaguar ou
Jaguara, nom de cet animal au Brésil, que nous avons adopté pour le distinguer du tigre, de la panthère, de l'once & du léopard [...]; les premiers historiens du nouveau monde appeloient cet animal
Janou-are ou
Janouar; ce sont Pison & Marcgrave qui, les premiers, ont écrit
Jaguara au lieu de
Janouara). I et III empr. au tupi
januare, jaguara, représentant deux var. du même mot : III a prob. été introduit en fr. par le texte lat. des Hollandais
Pison et
Marcgraf (
Historia Naturalis Brasiliae, 1648 citée ds
Buffon,
loc. cit. et
NED). II empr. au tupi
jaguarete, proprement « véritable jaguar », qui désigna dans cette lang. le jaguar noir, l'espèce la plus cruelle de jaguar, puis, par opposition à
jaguara qui avait pris le sens de « chien » (les Tupis n'ont connu le chien que par les Européens et n'avaient pas de mot pour le désigner), toute espèce de jaguar. V. R.
Loewe ds
Z. vergl. Sprachforsch. t. 60, pp. 177-184; G.
Friederici ds
Z. fr. Spr. Lit. t. 58, pp. 138-139;
König, pp. 113-116;
Fried.;
FEW t. 20, p. 69b.