JACHÈRE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. [1172, 1193 lat. médiév.
gascheria, gascaria « terre labourée, non ensemencée pour la laisser reposer » (Compiègne, Beauvais ds
Bambeck Boden, p. 93)]
ca 1200
gaschiere (
Graindor de Douai,
Jerusalem, 931 ds T.-L.);
2. 2
emoitié
xiiies.
jussiere « état de cette terre » (J.
de Baisieux ds A.
Scheler,
Trouvères belges, éd. 1876, p. 212, 225); 1276
gaskiere (
Adam de la Halle,
Congés, éd. P. Ruelle, 72, p. 131). Terme localisé dans le nord du domaine d'oïl : wallon, pic., norm. (
FEW t. 4, p. 53b-54a), d'orig. obscure. D'apr. J. U.
Hubschmied ds
Vox rom. t. 3, p. 123, note 3 (hyp. reprise par
FEW; v. aussi
DEAF, s.v. ganche), il serait d'orig. gaul., issu d'un dér. en
-aria, peut-être déjà gaul., de *
gansko- « charrue », terme désignant à l'orig. une branche; *
gansko- (d'où l'irl.
gesca « branche ») serait dér. de *
ganku, kanku, d'où l'irl.
géc, le cymrique
cainc « branche ». Le lat. class.
vervactum « jachère », v.
guéret, cité par Hubschmied à l'appui de son hyp. ne peut cependant pas convenir, ce mot d'orig. inc. n'étant pas issu de *
veru-actu proprement « cultivé avec la branche, la pique, le soc », v.
Ern.-
Meillet s.v.