IRRUPTION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1495 [éd. 1531] « invasion soudaine et imprévue des ennemis dans un pays » (
Jeh. de Vignay,
Mir. hist., XXVII, 61 ds
Delb.
Notes mss : Ilz convoitent faire tout par tout
irruption); p. ext. 1823
une irruption de rats (
Las Cases,
loc. cit.);
b) 1701 « invasion d'idées, de sentiments » (
Fur.);
c) 1789 « entrée en force dans un lieu (en parlant de la foule) » (
Moniteur, II, 523 ds
IGLF) d'où 1833 « entrée brusque et inattendue » (
Balzac,
Méd. camp., p. 63 : il fit une soudaine
irruption dans la salle à manger);
2. 1749 « envahissement des eaux qui débordent sur les terres avec violence » (
Buff.,
Hist. nat. Preuves théor. terr., Œuvr., t. II, p. 419 ds
Littré); 1805 plus gén. « entrée brutale d'une chose dans un endroit » (
Cuvier,
loc. cit.);
3. 1797 « éruption d'un volcan » (
Chateaubr.,
loc. cit.). Empr. au lat.
irruptio « invasion », en partic.
irruptio aquarum « irruption des eaux »;
irruptio est formé sur le supin
irruptum de
irrumpere « se précipiter dans, envahir »; le sens 3 est dû à une confusion accidentelle avec
éruption*.