IOTA, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1240 (
S. Francois, 818 ds T.-L. : ... n'en [de l'Évangile] trespassa Çou c'on dit en latin
« iota »);
ca 1300 nom de la 9
elettre de l'alphabet gr. (
Macé de La Charité,
Bible, ms. BN fr. 401, fol. 139 d ds
Guérin 1892). Nom de la 9
elettre de l'alphabet gr. dont le tracé est le plus simple de tous (lat.
iota, gr. ι
̓
ω
̃
τ
α); l'emploi fig. d'apr.
Matth., V, 18 :
iota unum... non praeteribit a lege.
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Histoire :
A. « neuvième lettre de l'alphabet grec ». Attesté depuis ca 1300 (BibleMacéS3, vers 27654/27661 = DEAF : Et jusqu'atant que tot amasse Li ceaux et la terre trepasse Ce a dit Diex : « Ne perira La petite letre iotha. » Cete letre est la plus petite De totes les autres escrite […] Iotha, en grec, si com je lis, Est une letre qui vaut dis, Et diz sont par conte, ce voy, Li conmandemant de la loy). Pour ce qui est de l'attestation de ca 1240 citée par le TLF, elle présente le lexème en mention : il s'agit du latin. -
B. « chose infime, insignifiante ». Attesté depuis 1389 (PhMézPelC, volume 1, page 474 = DEAF : la incorrection d'aucuns des dessusdiz juges, qui ne veulent cognoistre leurs deffaultes, et n'en veulent oyr ung tout seul iota contre leurs oppinions). Remarque : le lexème iota apparaît toujours en contexte négatif, pour exprimer une quantité minimale (Ø Möhren, Renforcement). -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin iota subst. neutre/fém. « (nom de la neuvième lettre de l'alphabet grec) » (attesté depuis Cicéron, TLL 7/2, 291), lui‑même emprunté au grec ἰῶτα « id. » (Liddell‑Scott). Par référence à la petitesse de ce symbole graphique, le lexème iota a ensuite glissé vers le sens « chose infime » (B.), apparemment, comme le suggère Bossard in FEW, à travers le chapitre 5 (verset 18) de l'Évangile de saint Mathieu, qui dit que “pas un iota ou un seul point de la loi ne passera”. Cf. Bossard in FEW 4, 806b, iota ; Städtler in DEAF I 398‑399.
Rédaction TLF 1983 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2007 : Aurore Koehl. - Relecture mise à jour 2007 : Nadine Steinfeld ; Thomas Städtler ; May Plouzeau ; Éva Buchi.