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INTERROGATION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1283 plur. « questions posées dans un procès » (Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1245, t. 2, p. 144); b) 1680 rhét. (Rich.); 2. 1550 gramm. interrogacion, point d'interrogacion (L. Meigret, Tretté de la gramm. fr., éd. W. Foerster, p. 190). Empr. au lat. class.interrogatio « question, interrogation » spéc. terme de dr. (« interrogatoire de témoins »), de rhét. et de grammaire.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A. 1. « action d'interroger quelqu'un ». Attesté depuis 13e siècle (ConfBNfr25439M, page 55 = DEAF : Ne faudront pas qu'il [les prêtres qui écoutent une confession] apreignent Maniere de confessïom A [variante ms. B : Et] mainte interrogacïom De mainz pechiez). Première attestation lexicographique : 1606 (Nicot : Interrogation, Rogatio, Interrogatio, Percontatio. Courtes & petites interrogations, Angustæ interrogatiunculæ. Escrire les interrogations & confeßions faites par quelqu'un pendant qu'il est sur la geine, Quæstionem conscribere). Plusieurs attestations des 13e—16e siècles (1283 [BeaumCoutS, volume 2, page 144, § 1245] ; 14e siècle [AalmaR, page 111, n° 3187] ; 1412/1413 [Chr. Piz., Paix W., page 169 = DMF2] ; 1514 [Bouchart, Grandes croniques, volume 1, page 162, in 7FMR]) témoignent de la tradition ininterrompue ainsi que du caractère général du sémantisme (malgré le contexte religieux de la première attestation). - 
A. 2. « série de questions posées à un élève ou un candidat ». Attesté depuis 1868 (Verne, Enfants, volume 2, page 140 : prenant un ton grave, comme il convient à un professeur, il commença son interrogation. "Élève Toliné, dit‑il, levez‑vous."). - 
B. « action de s'interroger soi‑même ». Attesté depuis 1807 (Staël, Corinne, cf. supra). - 
C. 1. 0. « modalité de la phrase qui exprime une question (terme de grammaire) ». Attesté depuis 1550 (Meigret, Traité, page 58, § 25 : Il donc est un relatif masculin servant seulement aux tierces personnes et aux verbes comme surposé, soit encore qui [lire : qu'il] suive le verbe : ce qu'il fait es interrogations : comme fera il çela ?). On relève une toute première attestation isolée dès ca 1325 (Donatm2S, page 123, § 96 : En quantes manieres est la construction empeechiee ? En .iij. […] Par interrogation, si comme quem vidisti ?). - 
C. 1. c. α. point d'interrogation loc. nom. masc. « signe de ponctuation à la fin d'une phrase interrogative directe ». Attesté depuis 1765 (Encyclopédie, volume 12, page 869b s.v. point = FEW 4, 762a : le point interrogatif, ou d'interrogation, qui termine une proposition interrogative, & qui se marque ainsi ?). On relève une toute première attestation isolée dès 1550 (Meigret, Traité, page 137 : Des points d'admiration et interrogation). - 
C. 1. c. β. point d'interrogation loc. nom. masc. « problème en suspens ». Attesté depuis 1855 (Sand, Histoire, cf. supra). - 
C. 1. a. interrogation directe loc. nom. fém. « interrogation se trouvant dans une proposition indépendante ». Attesté depuis 1902 (Larousse2 : Les grammairiens divisent les interrogations en directes [formées de propositions indépendantes] et indirectes [propositions subordonnées]). - 
C. 1. b. interrogation indirecte loc. nom. fém. « interrogation se trouvant dans une subordonnée ». Attesté depuis 1902 (Larousse2 : Les grammairiens divisent les interrogations en directes [formées de propositions indépendantes] et indirectes [propositions subordonnées]). - 
C. 2. interrogation rhétorique/oratoire loc. nom. fém. « figure de rhétorique par laquelle on interroge fictivement pour suggérer une réponse qui s'impose comme évidente ». Attesté depuis 1957 (Robert1 s.v. interrogation : Interrogation oratoire, rhétorique). On relève une toute première attestation isolée du syntagme interrogation oratoire en 1652 (Guez de Balzac, Socrate, page 272, in Frantext : En me voyant il s'eschauffa de nouveau. Il estala les choses qu' il avoit seulement despliées : il les porta plus avant par des interrogations oratoires et pressantes), mais le sens en est différent (« question véhémente » ?). Bien que les dictionnaires donnent dès Richelet 1680 interrogation « figure de rhétorique par laquelle on interroge fictivement, on avance une chose par forme de question », il faut attendre 1957 pour relever les locutions figées interrogation oratoire et interrogation rhétorique. - 

Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin interrogatio subst. fém. « action d'interroger quelqu'un » (attesté depuis Cicéron, TLL 7/1, 2266) (ci‑dessus A. 1.), « type de phrase posant une question » (attesté depuis Charisius, TLL 7/1, 2267) (ci‑dessus C. 1. 0.), « interrogation rhétorique » (attesté depuis Quintilien, TLL 7/1, 2267) (cf. ci‑dessus C. 2.). Pour ce qui est des sémantismes A. 2. et B., il s'agit d'extensions de sens à partir de A. 1. Depuis le 18e siècle, interrogation s'est fixé dans différentes locutions (ci‑dessus C. 1. a.–C. 2.). Cf. von Wartburg in FEW 4, 762a, ĭntĕrrŏgare II 7 ; Städtler in DEAF I 357 ; Städtler, Grammatiksprache 228‑229.


Rédaction TLF 1983 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2007 : Melanie Lang.. - Relecture mise à jour 2007 : Thomas Städtler ; Enrico Arcaini ; Bernard Colombat ; Nadine Steinfeld ; Éva Buchi.