INTERROGATIF, -IVE, adj.
Étymol. et Hist. 1499 adj. (J.
Lagadeuc,
Catholicon ds
R. Ling. rom. t. 44, 1980, p. 232); spéc. 1550 gramm. (L.
Meigret,
Tretté de la gramm. fr., éd. W. Foerster, p. 77 : qi
interrogatif; p. 191 :
point interrogatif). Empr. au b. lat.
interrogativus « qui exprime l'interrogation », terme de grammaire.
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Histoire :
B. « qui sert à interroger » (grammaire). Attesté depuis début 15e siècle (DonatOxfS, page 133, § 42 : Quantz maniers est il des adjectifs ? Six. Quielx ? Interogatif, si come combien). Première attestation lexicographique : 1690 (Furetière1 : interrogatif, ive. Terme qui marque une interrogation. Quoy ? Comment ? Qu'est‑ce ? sont des particules interrogatives. Que distes‑vous ? Que faites‑vous ? sont des phrases interrogatives). Plusieurs attestations des 15e—17e siècles (1499 [GlLag1499, page 117a, in DMF2 (sens grammatical, en dépit de ce que laisse entendre TLF)] ; 1550 [Meigret, Traité, page 59] ; 1660 [Lancelot, Grammaire, page 138, in Frantext) témoignent du caractère ininterrompu de la tradition. — Remarque : on relève aussi un emploi substantivé de cet adjectif, mais il reste confiné dans des ouvrages techniques. -
A. « qui exprime l'interrogation (mot de la langue courante) ». Attesté depuis 1761 (Rousseau, Héloïse, volume 2, page 367 = Frantext : C'est encore pis sitôt qu'elles ouvrent la bouche. Ce n'est point la voix douce et mignarde de nos vaudoises. C'est un certain accent dur, aigre, interrogatif, impérieux, moqueur, et plus fort que celui d'un homme). On relève une toute première attestation isolée en 1514 dont le sens est difficile à cerner (Bouchart, Grandes croniques, volume 1, page 444 = 7FMR : Les Tartarins en leurs parolles interrogatives font ung cry orrible. En chantant ilz hurlent comme chiens ou toreaulx, et font leur prolacion quasi en leur gorge ; et leur chant est communement alay, alay). -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin interrogativus adj. « qui sert à exprimer une question » (attesté depuis Pomponius Porphyrio [2e/3e siècle], TLL 7/1, 2267) (ci‑dessus B.). Pour ce qui est du sémantisme A., il s'agit d'une extension de sens intervenue en français ; cette acception est cependant très proche du sens d'origine. Cf. von Wartburg in FEW 4, 762a, ĭntĕrrŏgare II 4 ; Städtler, Grammatiksprache 229.
Rédaction TLF 1983 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2007 : Melanie Lang ; Thomas Städtler.. - Relecture mise à jour 2007 : Franz Rainer ; Nadine Steinfeld ; Éva Buchi.