INTÉRESSER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1356, 3 mars « faire tort à, compromettre » dr.
les parties interessées « compromises, lésées » (Ordonnance ds
Isambert,
Recueil gén. anc. lois fr., t. 4, p. 859);
b) av. 1590 méd. « atteindre, léser un organe » (
Paré, I, 29 ds
Littré);
2. a) 1588 « retenir l'attention, captiver l'esprit, le cœur de qqn » (
Montaigne,
Essais, III, IX, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p. 975); 1718
interessant (Ac.); b) 1636
s'intéresser pour (qqn) « porter intérêt à quelqu'un, lui être favorable » (
Corneille,
Cid, II, 2);
3. a) 1595 « engager envers quelqu'un; obliger, lier vis-à-vis de quelqu'un » (
Montaigne,
Essais, I, XXI, éd. citée, p. 95);
b) 1634 comm.
intéressé « associé » (
Déclar. nov. ds
Rec. gén. anc. lois fr. t. 16, p. 415 ds
Kuhn, p. 162); 1675 « faire entrer qqn ds une affaire de sorte qu'il ait part au profit » (J.
Savary,
Le Parfait négociant, p. 395);
c) 1666 « inspirer de l'intérêt, de la bienveillance » (
Molière,
Misanthrope, II, 1);
4. 1636
intéressé « qui a un intérêt (moral), qui est concerné » (
Corneille,
Cid, II, 3); 1748 « être de quelque importance pour, concerner » (
Montesquieu,
Esprit des lois, XXVI, XIII ds
Œuvres, éd. R. Caillois, t. 2, p. 762);
5. av. 1648 [prob. 1636]
intéressé « trop exclusivement attaché à ses intérêts » (
Voiture ds
Œuvres, éd. 1713 t. 1, p. 170). Dér. de
intérêt* d'apr. le lat.
interesse, v. intérêt.