INSTRUIRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1
remoitié
xiies.
enstruire « former l'esprit de quelqu'un par des préceptes, des leçons » (
Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XXXI, 10); 1346
instruit part. passé adj.
(bien, mal) instruit « (bien, mal) élevé » (cité ds
Mém. Société hist. Paris, 24, 54, ds
FEW t. 4, p. 725b); 1592 pronom. (
Montaigne,
Essais, éd. A. Thibaudet, I, XIV, 69);
b) fin
xives. « (en parlant de choses) apporter un enseignement, servir de leçon » (E.
Deschamps,
Ballades de Moralitez, CCLVI, 25 ds
Œuvres complètes, éd. de Queux de St Hilaire, II, 95);
c) 1677 « dresser un animal » (
Boss.,
Connaiss., V, 1 ds
Littré);
2. a) ca 1200
instruire qqn de qqc. « mettre quelqu'un en possession d'une connaissance particulière » (
Dialogue Gregoire, éd. W. Foerster, p. 363, 9);
b) 1672 « donner ses instructions, ses directives » (
Boileau,
Epistre, éd. A. Cahen, IV, 98);
3. 1549 dr.
instruire ung proces (
Est.); 1798
un procés instruit (Ac.). Empr. au lat.
instruere « assembler dans, dresser; munir, outiller », sens qui subsiste dans l'a. fr.
estruire « construire »
ca 1175 (
Chronique Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 9238) en face du sens plus fréquent de « instruire » qui apparaît en lat. à l'époque impériale. La francisation différente de celle des verbes en
-uere s'est faite sur le modèle de
détruire*,
construire*.