INSTRUCTION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1320 « ordre, directive donnés par un supérieur à ses subordonnés » (
Rec. génér. des anc. lois fr., éd. Decrusy, Isambert, Jourdan t. 3, p. 244); en partic. et souvent au plur.
ca 1500 « ordres et renseignements donnés à un ambassadeur, à un envoyé quelconque » ici au sing. (
Ph. de Commynes,
Mémoires, éd. J. Calmette, II, 194);
b) 1690 « explications écrites ou verbales définissant la manière de se servir de quelque chose » (
Fur. :
Instruction a ceux qui voudront se servir du bureau d'adresse);
c) 1968 informat. (
Baudhuin);
2. a) 1483 « action d'instruire quelqu'un, de lui communiquer des connaissances » (
Inventaire des biens de Charlotte de Savoie ds
Bibliothèque de l'École des Chartes, 6
esérie, t. 1, 1865, p. 359 : ung livre de l'
Instruction d'un jeune prince); en partic. 1791
instruction publique (
Staël,
Lettres jeun., p. 496);
b) 1580 « savoir acquis par l'étude »
sans aucune instruction de lettres (
Montaigne,
Essais, éd. A. Thibaudet, I, XXV, p. 172);
c) 1662 « leçon, précepte qu'on donne pour instruire » (
Corn.,
Sertor., III, 1, 804); en partic. 1702
instruction [
pastorale] (Mme
de Maintenon,
Lett. au card. de Noailles ds
Littré);
d) 1794 « ensemble des connaissances relatives à un certain domaine » (
Condorcet,
Esq. tabl. hist., 119 : chaires consacrées à l'
instruction morale du peuple); 1802
instruction religieuse (
Bonald,
Législ. primit., t. 2, p. 15);
3. 1636 dr.
instruction de procés (
Monet); 1822
juge d'instruction (
Courier,
Lettres Fr. et Ital., p. 913). Empr. au lat.
instructio « action d'adapter, de disposer », b. lat. « action d'instruire, enseignement », formé sur le supin
instructum de
instruere, v.
instruire.